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La lutte d’influence entre Michel Barnier et Emmanuel Macron sur les affaires européennes

L’exercice a dû être scruté avec beaucoup d’attention à Bruxelles comme à Paris : jeudi 17 octobre, Emmanuel Macron participe au sommet des chefs d’État et de gouvernement européens tandis que Michel Barnier, également en déplacement dans la capitale belge, assiste dans la matinée à une réunion des dirigeants du Parti populaire européen (PPE), dont son parti, Les Républicains (LR), est membre.

Certes, l’ancien commissaire européen est un habitué de longue date de ces réunions qui précèdent les Conseils européens. Mais c’est la première fois qu’il participe en tant que Premier ministre dans le cadre du « une coopération exigeante »affirme l’Elysée, désormais de rigueur à la tête de l’exécutif français. Et ce, alors qu’il est très occupé sur la scène nationale avec des débats budgétaires et une situation politique très complexe, faute de majorité.

Ce faisant, il envoie un message clair : « Pour lui, la politique européenne est un domaine partagé entre l’Elysée et Matignon ; cela ne relève pas de la politique étrangère »qui est sous l’autorité du chef de l’Etat, décrypte un de ses proches. Emmanuel Macron ne voit pas les choses de la même manière. « Les affaires européennes font partie du domaine réservé du président »assure le camp macroniste.

Que Michel Barnier participe aux réunions du Parti populaire européen, « cela ne peut être qu’un atout pour la France à l’heure où le PPE est le parti politique le plus fort au Parlement européen, au Conseil et à la Commission »juge l’eurodéputé François-Xavier Bellamy (LR). En fait, les conservateurs comptent onze des vingt-sept chefs d’État et de gouvernement qui siègent à la table du Conseil – sans doute davantage à l’avenir, compte tenu des élections à venir, notamment en Allemagne où l’Union chrétienne-démocrate (CDU) est donné vainqueur – autant de commissaires et rassemble le plus grand nombre d’élus (188 sur 720) dans l’hémicycle de Strasbourg.

«Le président donne le cap»

Lors du sommet du PPE, le chef du gouvernement rencontrera notamment la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, qui ne l’avait pas en haute estime lorsqu’il négociait les accords du Brexit avec Londres. Michel Barnier espère la revoir plus longuement, si possible début novembre. « Le PPE n’avait pas accueilli de Premier ministre français de droite depuis 2012 (quand François Hollande succédait à Nicolas Sarkozy à l’Elysée) »se réjouit un proche de Manfred Weber, le président du parti, qui a rencontré lundi et mardi à Paris Michel Barnier, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, et le président du groupe des députés LR à l’Assemblée, Laurent Wauquiez.

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Cammile Bussière

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