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La lutte contre le dopage progresse mais des doutes persistent

La lutte contre le dopage progresse mais des doutes persistent

Et la route s’élève à nouveau. Pour les cinq derniers jours de ce Tour de France 2024 infernal, le peloton devra affronter un total de 15 600 m de dénivelé positif. Mais peut-on vraiment effrayer les ogres de la route ? Depuis le départ en Italie, ils enchaînent les performances étonnantes. Celles de Tadej Pogacar, au maillot jaune vif, ont fait beaucoup parler d’elles lors de la journée de repos à Nîmes, lundi 15 juillet.

Il faut dire que le Slovène n’a pas ménagé ses efforts les deux jours précédents, écrasant la concurrence avec ses bottes de sept lieues sur les Pyrénées. Son ascension du plateau de Beille, le 14 juillet, a sidéré le monde du cyclisme. 15,8 kilomètres de pentes avalées en un peu moins de quarante minutes, le record de l’Italien Marco Pantani, établi lors de la première ascension de cette difficulté majeure en 1998, a été pulvérisé de plus de trois minutes et demie ! Trouvez l’erreur.

Les ascensions et les vitesses moyennes sont stupéfiantes

« Les chiffres les plus élevés de ma carrière » le Slovène s’est félicité le lendemain lors d’une conférence de presse, expliquant le résultat stratosphérique par les progrès réalisés depuis ses débuts professionnels, « très rapidement car toutes les équipes travaillent dur sur la nutrition, la technologie, les plans d’entraînement, les camps d’altitude »Et de détailler ses menus pesés au gramme près, et de vanter l’évolution des pneus, des roues, des cadres des vélos. L’argument est habituel, tiré aussi vite que le peloton s’élance sur cette édition. La 11e étape dans le Massif central, le 10 juillet, a été dévorée à 42,483 km/h, une moyenne bien supérieure aux 39 km/h prévus au mieux par les organisateurs, le vainqueur Jonas Vingegaard coupant la ligne une demi-heure avant le meilleur temps anticipé.

Le lendemain, même chose, plein gaz pour le troisième succès au sprint de Biniam Girmay à Villeneuve-sur-Lot : 47,487 km/h de moyenne contre 46 km/h programmés au mieux. Et pareil pour la 13e étape, arrivée à Pau à 48,8 km/h de moyenne. Pas plus ! « La suspicion est inhérente au cyclisme en raison de son passé. Nous n’avançons pas avec suspicion, mais sur la base de données objectives et avec des programmes qui ont été considérablement renforcés », commente Olivier Banuls, responsable de l’unité cyclisme à l’Agence de contrôles internationale (ACI), en charge depuis 2021 du programme antidopage de l’Union cycliste internationale (UCI). L’ACI est donc active sur le Tour, avec un budget permettant de réaliser 600 contrôles, répartis sur la course.

Les données énergétiques bientôt transparentes ?

Le maillot jaune et le vainqueur d’étape sont systématiquement contrôlés. « Pour le reste, nous effectuons des tests ciblés, ce ciblage étant le travail essentiel de l’ITAprécise Olivier Banuls. Elle s’appuie, en amont, sur les données des passeports biologiques, l’évolution des passeports endocriniens – une nouveauté cette année sur le Tour –, les informations remontées par notre service de renseignement et d’enquête. On a ainsi un cadre général, tous les coureurs étant contrôlés avant le départ, et on adapte en fonction de la course. On peut faire dix contrôles un jour, seulement la moitié le lendemain.

Cela signifie-t-il qu’il est impossible de passer à travers les mailles du filet ? L’expert se limite à énumérer les avancées, les « la bonne volonté des familles cyclistes » qui viennent d’augmenter de 35% le budget consacré à la lutte contre le dopage (de 7,5 à 10 millions d’euros), permettant une augmentation de 10% des contrôles, et notamment le doublement de la capacité de stockage à long terme des échantillons à des fins de réanalyse.

L’arsenal d’outils est ainsi de plus en plus diversifié, mais pourrait encore s’enrichir si l’ITA avait accès aux données de puissance individuelles des coureurs, ces watts qu’ils développent notamment dans les montées, et qui font l’objet de calculs plus ou moins précis et de commentaires horrifiés sur les réseaux sociaux. « La discussion est justement ouverte avec les acteurs du vélo pour nous donner cet accès, dans un cadre très strict. Nous allons travailler sur un projet, et nous espérons avancer », promet Olivier Banuls.

Pour l’instant, le manager de l’équipe Groupama-FDJ, Marc Madiot, n’est pas au courant de ces discussions, mais précise « En faveur de tout ce qui peut contribuer à plus de transparence. Même si je ne suis pas sûr que cela mette fin aux doutes »Ce chemin est également diablement raide.

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Sprinters, pour quoi faire ?

C’est le mystère du jour, ce mercredi 17 juillet. Combien de sprinteurs seront au départ de la 17e étape à 12h45 à Saint-Paul-Trois-Châteaux ? Les gros de l’arrivée en masse n’ont pas grand-chose à espérer dans les cinq dernières étapes épiques proposées au peloton cette année. Un triomphe sur la prestigieuse avenue des Champs-Élysées n’étant pas d’actualité cette année, remplacé par un dernier combat contre la montre à Nice, la motivation des « grosses cuisses » pourrait bien s’effondrer. Pourquoi se faire mal, et lutter pour juste éviter d’être hors-temps ? En effet. Le nombre total de coureurs mardi était de 152 sur 176 au départ. Pour mercredi, faites vos jeux.

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