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La lune de miel entre Easyjet et l’aéroport de Bordeaux-Mérignac

La lune de miel entre Easyjet et l’aéroport de Bordeaux-Mérignac

 » Une marque partenaire solide et de longue date. Avec des lignes qui font sens pour le territoire, pour ses habitants et pour ses entreprises. Nous avons besoin de toi ! » Simon Dreschel, le président du conseil d’administration de l’aéroport de Bordeaux, ne s’adresse évidemment pas à Ryanair, qui vient d’annoncer la fermeture de sa base bordelaise, mais à Reginald Otten, le directeur adjoint d’Easyjet en France. Ce dernier était de passage en Gironde le 11 juin pour marquer, en retour, son attachement à sa base bordelaise ouverte il y a six ans et qui compte quatre avions et 200 salariés.

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Près d’un tiers de part de marché

 » Nous avons transporté plus de 21 millions de passagers à Bordeaux depuis notre arrivée en 2006 ! L’ouverture de notre base en 2018 a tout changé et nous sommes aujourd’hui la compagnie leader de l’aéroport de Bordeaux avec 31% de part de marché et 2,2 millions de passagers en 2023. », s’est félicité Reginald Otten. Cette dernière sourit aux bons moments puisque la compagnie aérienne low-cost britannique a retrouvé son trafic d’avant Covid depuis début 2024. » Et le nombre de passagers va continuer à augmenter », a-t-il immédiatement ajouté en annonçant de nouvelles dessertes vers Zurich et Rome Fiumicino pour porter à 33 le nombre de destinations desservies par Easyjet.

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Quant à savoir si la compagnie orange compte occuper les espaces laissés vacants après le départ de Ryanair cet automne, Reginald Otten laisse planer un faux mystère : « Nous verrons ce qui se passera mais maintenant que nous sommes revenus à notre trafic d’avant Covid, nous voulons continuer à progresser. » Du côté de l’aéroport de Bordeaux, on est guère plus bavard tout en promettant des annonces pour la rentrée scolaire en septembre en vue de la saison estivale 2025.  » Nous sommes très sollicités depuis plusieurs semaines ! Bordeaux attire de nombreuses entreprises en tout genre, certaines sont déjà présentes ici et d’autres non. », souligne Cyrielle Clément, la directrice du développement de la ligne.  » Nous ne pouvons pas refuser d’accueillir des compagnies mais notre objectif est d’éviter d’ouvrir de nouvelles destinations où le seul intérêt serait d’avoir baissé les prix pour remplir les avions. »

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Et cela suffira-t-il à compenser les 1,7 million transportés par Ryanair en 2023 ? C’est difficile à dire à ce stade mais nous n’avons pas d’inquiétude particulière », assure Simon Dreschel, qui précise également que les différends avec Ryanair étaient commerciaux et financiers mais pas seulement : « Nous avons un plan stratégique solide à l’aéroport qui porte sur les énergies renouvelables, les carburants d’aviation durables et les investissements immobiliers. Ryanair a peu réagi sur ces sujets. » A l’inverse, Easyjet s’est empressé de mettre en avant son hypothétique objectif de réduire son empreinte carbone de -80 % en 2050 par rapport à 2019 et de capter les 20 % restants des émissions de CO2.

Easyjet prend soin de ses clients professionnels

Même si le trafic purement touristique reste nettement majoritaire parmi la clientèle d’Easyjet, il est de moins en moins hégémonique. Depuis Bordeaux, les déplacements professionnels représentent désormais 36 % du total, contre 23 % en moyenne en France, et dépassent même les 40 % pour les liaisons domestiques vers Lyon et Marseille.  » Nous avions des inquiétudes mais les voyages d’affaires reprennent après des années de crise sanitaire », note Reginald Otten.

Des sujets brûlants bientôt résolus ?

D’autres enjeux stratégiques bousculent l’aéroport de Bordeaux depuis plusieurs mois, parmi lesquels les nuisances sonores, les vols de nuit ou encore l’avenir de la piste secondaire. Autant de sujets sur lesquels Christine Bost, la présidente de Bordeaux Métropole, s’est récemment exprimée.  » Sur la voie secondaire, notre position est claire : d’un point de vue technique et financier, il est préférable de la fermer, réagit Simon Dreschel. Sur l’arrêt des vols de nuit, nous sommes favorables mais en plaçant le curseur au bon endroit pour éviter d’avoir un couvre-feu trop strict qui ferait fuir les compagnies. »

Mais sur ces deux sujets, c’est l’Etat qui est aux commandes et qui doit trancher dans les prochaines semaines à moins que les élections législatives du 30 juin et du 7 juillet ne retardent le calendrier. Pour l’aéroport, quelle que soit la décision, le plus tôt sera le mieux.

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