La Lituanie se déclare prête à envoyer des instructeurs en Ukraine, dans une coalition dirigée par la France

Dans un entretien à LCI, le chef de la diplomatie lituanienne, Gabrielius Landsbergis, a annoncé que son pays était prêt à envoyer des instructeurs sur le sol ukrainien, au sein d’une coalition dirigée par la France.

C’est une proposition sans équivoque. Dans un entretien avec Darius Rochebin pour LCI, le ministre lituanien des Affaires étrangères Gabrielius Landsbergis évoque une mesure concrète et immédiate qui consisterait à renvoyer en Ukraine ses instructeurs présents avant l’invasion russe : « Nous pourrions renvoyer en Ukraine les instructeurs qui étaient déjà là-bas, et je vous dirais que la Lituanie est prête à rejoindre une coalition dirigée par exemple par la France et qui formerait des soldats en Ukraine. »

Le chef de la diplomatie lituanienne estime que la France pourrait développer son rôle de leader dans la défense anti-aérienne des pays baltes : «Nous pensons que les Français pourraient réellement prendre une position de leader en déployant des éléments de défense aérienne dans les États baltes, puis en convainquant d’autres alliés d’y gérer des rotations.»

Compter sur la Chine pour résoudre le conflit en Ukraine est très dangereux

Gabrielus Landsbergis

Gabrielius Landsbergis, figure de la libération des pays baltes, petit-fils du héros de l’indépendance lituanienne, est à la tête de la diplomatie européenne la plus critique envers la Chine. Dans cette interview, il critique sévèrement le «illusions», selon lui, pour convaincre la Chine de faire pression sur la Russie et de contribuer à la paix : « Il n’y a rien de gratuit, la Chine exigera toujours un prix. (…) En demandant à la Chine de résoudre un conflit en Ukraine, comprenons-nous qu’en fait, nous remettons à la Chine les clés de notre sécurité en ne résolvant pas la situation (…) Pour moi, c’est une approche extrêmement dangereuse.

Selon le ministre, cette approche envers la Chine menace le lien transatlantique privilégié avec les Etats-Unis dans le cadre de l’OTAN. Il estime également que l’erreur commise précédemment avec la Russie se répéterait avec la Chine : « C’est le modèle que nous avons vu dans le passé, qui a été utilisé par la Russie et qui nous a conduit sur des chemins très sombres. De nombreux pays en Europe, pour une raison ou une autre, ont emprunté cette voie, ils ont construit relations avec la Russie tout en sachant que c’était un pays agressif et malveillant envers l’Europe (….) C’est exactement le même modèle qu’on voit avec la Chine (…) Ils ont vraiment intérêt à déstabiliser l’Europe et donc on nous conduit sur une voie très sombre. Notre intérêt n’est pas de répéter les mêmes erreurs qu’avec la Russie, de ne pas recommencer de cette manière ».