Données satellitaires, via la position des stations GPSGPSnous montrent que les plaques tectoniques sont bien animées d’un mouvement, certes lent (quelques millimètres par an), mais continu. Les continents ne se déplacent cependant pas seulement latéralement. Ils sont également soumis à mouvementsmouvements vertical : soulèvement ou affaissement (abaissement). C’est le cas bien sûr des chaînes de collision (Alpes, Himalaya, Pyrénées…)))zones de rift comme celle qui traverse l’Afrique de l’Est, régions de haute latitude autrefois enfouies sous une calotte glaciairecalotte glaciairemais aussi de certains plateaux, comme le Tibet, l’Altiplano-Puna et celui d’Anatolie.
Un paradoxe topographique
La dynamique de ces plateaux est particulièrement complexe et semble liée à des processus tectoniques, thermiques et géologiques interconnectés. Mal connus, ils produisent souvent des topographies étonnantes, comme sur le plateau d’Anatolie centrale en Turquie. Alors que le plateau s’élève généralement, une dépression se forme en son centre. C’est le bassin de Konya. De forme circulaire, il présente une vitessevitesse un affaissement relativement rapide, de l’ordre de 20 mm/an. Un mouvement difficile à expliquer dans ce contexte régional.
Pour percer le mystère du bassin de Konya, une équipe de chercheurs a mené des expériences en laboratoire pour déterminer les mécanismes qui pourraient être à l’origine de la formation de ce bassin, en tenant compte des données géologiques et géophysiques de la région.
Publié dans la revue Nature Communicationsles résultats suggèrent donc la présence d’une instabilité à la base de la lithosphère continentale. Rappelons que la lithosphère représente l’enveloppe externe de la Terre et contient les croûtecroûte ainsi que la partie supérieure et cassante de la manteaumanteau.
Une lithosphère qui goutte
Il a déjà été suggéré que le plateau d’Anatolie centrale a été créé il y a 10 millions d’années par un événement tectonique qui a entraîné un épaississement de la lithosphère. Un morceau du manteau lithosphériquelithosphérique se serait alors détaché pour s’enfoncer dans laasthénosphèreasthénosphèreLes chercheurs suggèrent qu’un mécanisme similaire est actuellement à l’origine du bassin de Konya. Sous le bassin, des données sismiques indiquent la présence d’un fragment de lithosphère dense et froide s’enfonçant dans le manteau asthénosphérique, formant une sorte de « goutte ». La présence de cette instabilité tire la croûte vers le bas, expliquant le développement d’une dépression à la surface. Des expériences en laboratoire ont réussi à reproduire ce phénomène.
Un scénario qui pourrait aider à comprendre certaines structures géologiques sur d’autres planètes comme Mars ou VénusVénus.