La lettre d’Emmanuel Macron sème la discorde parmi les politiques
Pour la première fois depuis le second tour des législatives et le succès du Nouveau Front populaire, le président de la République Emmanuel Macron s’est exprimé dans une « lettre aux Français » ce mercredi, provoquant de nombreuses réactions des députés nouvellement élus.
Alors que les prédictions sur le prochain Premier ministre vont bon train, ce mercredi, Emmanuel Macron s’est exprimé dans une lettre aux Français, publiée dans la presse régionale. Le chef de l’Etat, muet depuis le second tour, a déclaré que « personne n’a gagné » et a appelé à « un large rassemblement » des « forces républicaines », demandant aux Français de « leur laisser un peu de temps ». Ainsi, « le gouvernement actuel continuera à exercer ses responsabilités ».
Emmanuel Macron a également assuré qu’il « déciderait de la nomination du Premier ministre » lorsque les forces politiques auront « construit » des « compromis », c’est-à-dire en leur laissant « un peu de temps ».
« D’ici là, le gouvernement actuel continuera d’exercer ses responsabilités et sera alors en charge des affaires courantes comme le veut la tradition républicaine », a expliqué le président de la République. Il a également affirmé que « personne n’a gagné » aux législatives anticipées de dimanche.
Mécontentement à droite comme à gauche
Néanmoins, du côté politique, les réactions affluent et le moins que l’on puisse dire est que cette lettre fait l’unanimité à gauche comme à droite : le mécontentement est général.
« Dans sa lettre, Emmanuel Macron persiste dans le déni et refuse d’accepter sa défaite. Il se dit le « garant du respect du choix des Français » mais refuse de nommer la force qui est arrivée en tête des élections. Cela a un nom : un coup d’Etat démocratique. Il faut l’empêcher », a fustigé sur X Manon Aubry, députée européenne de La France Insoumise (LFI).
Même constat pour le président du Rassemblement national (RN), Jordan Bardella. « Emmanuel Macron organise la paralysie du pays en positionnant l’extrême gauche aux portes du pouvoir, après des arrangements indignes. Et son message est maintenant : réglez-vous vous-mêmes. Irresponsable ! », a-t-il également déploré sur son compte X.
Ce discours décisif intervient alors que le camp présidentiel se multiplie à l’Assemblée nationale pour s’assurer une majorité. Les macronistes tentent ainsi de convaincre que le Nouveau Front populaire, arrivé en tête des législatives de dimanche avec 190 à 195 députés, et notamment La France Insoumise, ne sont pas légitimes pour gouverner seuls.
Dans un communiqué, les députés Renaissance ont ainsi plaidé pour des « alliances programmatiques » au sein d’une « coalition de projet allant des sociaux-démocrates à la droite de gouvernement », sans LFI.