Les derniers chiffres officiels, datés du 7 mai, montrent que la France a atteint 22,2 % d’énergies renouvelables dans sa consommation finale brute d’énergie en 2023. La France doit atteindre au moins 44 % en 2030, ce qui n’est pas une mince affaire sans ajustements.
La France a atteint 22,2% d’énergies renouvelables dans sa consommation finale brute d’énergie en 2023, en hausse de 1,9 points par rapport à 2022.
Cette hausse s’explique par l’augmentation des capacités de production renouvelables, l’augmentation de la consommation finale brute d’énergies renouvelables (+5,6%) et la diminution de la consommation finale brute d’énergie (-2,6%). – une tendance qui se confirme depuis plusieurs années, note le ministère.
Même si le ministère s’en félicite, ces chiffres sont insuffisants au regard des objectifs fixés à la France par les textes européens.
Objectifs européens
Pour 2020, la Directive Energies Renouvelables (RED) visait un objectif de 20 % d’énergies renouvelables dans la consommation finale brute d’énergie des 27. En raison de ses capacités supérieures à la moyenne européenne, la France devait atteindre 23 %.
En 2023, la France n’a donc toujours pas atteint l’objectif fixé pour 2020. Quoiqu’il en soit, le gouvernement a annoncé plusieurs mesures depuis 2022 pour accélérer le développement des énergies renouvelables. Dernière en date : l’annonce du calendrier de l’éolien en mer à l’horizon 2035 et 2050 et l’accélération des démarches administratives, alors que le président de la République, Emmanuel Macron, se rendra mercredi 15 mai en Normandie pour inaugurer le parc éolien en mer de 500 MW. au large de Fécamp.
Avec cette annonce, la France souhaite participer aux objectifs renouvelables fixés par la révision de la directive RED de novembre 2023 à 42,5% pour 2030. Pour la France, l’objectif s’élève à 44%, ce que le gouvernement refuse catégoriquement depuis plusieurs mois.
Revoir la répartition des efforts pour atteindre l’objectif européen
Selon le gouvernement, l’objectif fixé à la France ne répond pas à l’objectif final, à savoir réduire les émissions de gaz à effet de serre. A cette fin, la France revendique en effet la participation de son parc nucléaire. Raison pour laquelle, en décembre 2023, l’ancienne ministre de l’Énergie, Agnès Pannier-Runacher, a demandé, avec 10 autres États membres, de revoir la répartition de l’effort entre États membres.
« L’objectif de 42,5 % (d’énergies renouvelables dans la consommation finale brute d’énergie en 2030) est inatteignable en l’état, c’est-à-dire à moins que le règlement de gouvernance ne soit rouvert pour fournir des ressources européennes communes pour financer sa réalisation »», complète pour Euractiv un proche du dossier en poste au ministère de l’Energie pendant les négociations.
En ce sens, la France refuse d’inscrire tout objectif « renouvelable » dans son plan national énergie-climat soumis à la Commission européenne, alors même que l’exécutif européen a recommandé à la France de revoir sa copie en écrivant noir sur blanc un « objectif renouvelable ». » objectif, plutôt que « bas carbone ».
Contacté par Euractiv, le porte-parole de la Commission européenne rappelle brièvement que le PNEC actualisé doit être restitué avant le 30 juin 2024. « en tenant compte des recommandations de la Commission ».
Des sanctions possibles ?
Mais quelles pourraient être les conséquences si la France ne suivait pas les recommandations de la Commission, alors que le pays marche sur des œufs, n’ayant toujours pas atteint ses objectifs pour 2020 ?
Le gouvernement, par la voix du ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, assure pour l’instant que « La France ne paiera pas de pénalités ». Cependant, la procédure pourrait l’exiger.
Moins confiants, « La prochaine Commission européenne pourrait nous sanctionner. Sinon, cela remettrait en question sa crédibilité. »confie notre source proche du dossier.