La légende d’Aquaman toujours vivante au Royal Montréal


Une légende vit depuis 2007 près du lac du 14e trou du parcours bleu du Royal Montréal. Celle d’Aquaman. Si l’on qualifie cette édition de la plus réussie de l’histoire de la Presidents Cup, le coup d’eau de Woody Austin en est un des chapitres. Dix-sept ans plus tard, cette fameuse trempette de septembre par temps maussade est encore fraîche dans les mémoires de l’Américain.

Impossible de se souvenir de ce tournoi sans cet épisode qui tourne autour des moments drôles des moments sportifs marquants depuis le temps. Cela fait automatiquement sourire.

Retour en arrière à l’époque où Austin, 43 ans, était une recrue dans l’équipe américaine.

Submergé

Le deuxième jour de compétition, Austin fait équipe avec David Toms pour affronter Trevor Immelman et Rory Sabbatini dans un format à 4 balles. Déjà en retard sur le 14e teeet trou, un court par 4 où Sabbatini avait déjà placé sa balle près du green depuis les tees, les balles des coups de départ des deux américains tombèrent dans l’eau.

Situé près du rivage, Austin’s peut être joué.

« Elle est complètement submergée. Nous n’avions pas d’autre choix que de jouer pour éviter de donner le trou à l’autre équipe. Je pouvais la frapper et essayer de la sortir de l’eau, m’a exhorté mon caddie, pour espérer égaliser le trou plus tard avec une approche parfaitement coupée. Mais ça ne s’est pas passé comme ça », s’amuse-t-il dans une interview exclusive à Le Journal quelques semaines avant le retour du tournoi à Montréal.

« C’était la première fois que je me retrouvais dans une telle situation. Je ne me rendais pas compte que la balle reposait sur des rochers. Lorsque mon bâton a traversé l’eau, j’ai entendu le bruit des rochers qui le frappaient et c’est à ce moment-là que j’ai perdu l’équilibre et que j’ai glissé dans l’eau », se souvient-il en riant.


Photo TIMOTHY A. CLARY / AFP


Photo TIMOTHY A. CLARY / AFP

« J’étais trempé de la tête aux pieds. Le ballon n’avait même pas bougé et quand j’ai levé les yeux, tout le monde autour de moi riait. »

Tour du monde

En effet, son coéquipier Jim Furyk était mort de rire, la tête cachée dans sa casquette. Les Américains, les Internationaux et les spectateurs avaient tous un grand sourire.

« Woody a trouvé le moyen de s’en moquer après coup, il ne s’est pas senti mal ou gêné », a déclaré Furyk, aujourd’hui capitaine de l’équipe américaine, à propos de l’un de ses principaux souvenirs. « Je lui ai donné mon maillot et mon manteau pour qu’il puisse finir le match. »

Ce qu’Austin a fait avec panache, puisqu’il a aligné trois birdies consécutifs pour égaliser le duel et qu’il a récolté un demi-point malgré sa mésaventure.

« J’ai évidemment été immédiatement taquiné des deux côtés. J’ai pris ça comme une blague, car cela fait partie de ma personnalité. Je n’étais pas du tout gêné », raconte le golfeur aujourd’hui âgé de 60 ans, toujours actif sur le Champions Tour.

Il s’est moqué de son plongeon en se présentant au Royal Montréal avec son masque et son tuba, comme un vrai plongeur. De là est né son nouveau surnom : Aquaman. Même Barbara, la femme du capitaine et légende sportive américaine Jack Nicklaus, s’est prêtée au jeu.


Woody Austin a marché dans l’allée avec son masque pendant le jour de la compétition.

Photo Scott Halleran / Getty Images / AFP

Ce chapitre avait grandement contribué à la synergie au sein du clan américain, d’autant plus que le plus âgé de l’équipe s’était montré coriace et combatif tout au long de la compétition.

Rien de nouveau

L’étiquette d’Aquaman lui colle toujours à la peau. Car 17 ans plus tard, lorsqu’il se promène près des lacs ou réalise une cascade audacieuse, les spectateurs n’hésitent pas à le taquiner en lui lançant des avertissements. Quant à ses pairs, ils sont passés à autre chose.

« En 17 ans, j’ai entendu toutes les blagues. Il n’y a plus rien de nouveau. Elles ont toujours existé », dit-il avec enthousiasme. « Mais ceux qui m’agacent encore, je leur demande immédiatement ce que j’ai fait ensuite. Souvent, ils ne s’en souviennent plus. »

« Je suis fier de ces trois birdies qui ont permis d’égaliser à la fin. C’était super important et à mes yeux, c’est toujours énorme. »

8 victoires au PGA, 1 gloire


Photo d’archive AFP

Une simple recherche sur Google ou YouTube vous montrera que Woody Austin a trouvé sa renommée dans le monde du golf professionnel lors de ses aventures à Montréal. Ce plongeon dans l’étang entre le 14et et 15et trous est en avance sur ses huit titres du PGA Tour et son succès sur le fairway lors de ses 775 départs.

« Cette réalité ne me dérange pas du tout. J’ai gagné quatre fois sur le PGA Tour et quatre autres sur le Champions Tour, mais je crois que ces huit victoires ne sont pas assez importantes dans la balance pour nous faire oublier ce drôle de moment à Montréal », soutient celui qui avait contribué à empocher 2,5 points au tableau des États-Unis.

« Cela s’est passé lors d’un tournoi majeur diffusé dans le monde entier », a poursuivi Austin. « C’est une scène énorme pour un moment embarrassant. C’est pourquoi je pense que je suis reconnu pour mon plongeon plutôt que pour ma performance. Je ne suis pas du tout gêné ou amer à ce sujet. »

Avec le tigre

Austin a remporté son premier titre professionnel en 1995 au Buick Open, alors qu’un certain Tiger Woods faisait déjà ses débuts sur le circuit. Il a également disputé le troisième tour du Greater Milwaukee Open fin août 1996, là même où le jeune Tiger a dit « bonjour » au monde.


Photo d’archive LE JOURNAL DE MONTRÉAL

Et en 2007, quelques mois avant la Presidents Cup, il lui livre bataille pour le titre du PGA Championship of America à Southern Hills, en Oklahoma. Une performance qui lui permet aussi de réellement mériter sa place au sein de l’effectif américain dans l’épopée montréalaise.

Ayant finalement réussi à intégrer le PGA Tour à l’âge de 31 ans, Austin a dû lutter pendant longtemps et surmonter de nombreux obstacles, notamment des blessures. À force de persévérance, il a pu réaliser l’un de ses rêves : concourir au sein d’une équipe représentant son pays.

Il remporte ensuite le Sanderson Farms Championship en 2013, à l’âge de 49 ans. Sur le Champions Tour, il remporte trois conquêtes en 2016 et une autre en 2018.

Il aurait aimé épauler Jim Furyk cette semaine, mais le capitaine n’a pas retenu ses services offerts à la blague.

Selon lui, Aquaman aurait été davantage une distraction sur les lignes de touche du Royal Montréal.

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Eleon Lass

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