la LDH met en cause la police

La Ligue des droits de l’homme dénonce « des tirs massifs et aveugles » ainsi que « plusieurs cas d’entraves de la police à l’intervention des secours ». Une accusation démentie par la préfecture des Deux-Sèvres.
La Ligue des droits de l’homme a mis en cause, ce dimanche, la responsabilité des forces de l’ordre dans les violences survenues à Sainte-Soline (Deux-Sèvres), où une manifestation contre les retenues d’eau a eu lieu samedi pour des heurts.
« Nous avons observé un usage immodéré et aveugle de la force sur toutes les personnes présentes sur les lieux, avec un objectif clair : empêcher l’accès au bassin, quel qu’en soit le coût humain », écrit la LDHqui avait mandaté 22 membres de plusieurs observatoires des libertés publiques et des pratiques policières sur place.
« Des tirs massifs et aveugles »
A l’appel du collectif « Bassines non merci », du syndicat Confédération paysanne et du mouvement écologiste « Les Soulèvements de la Terre », des milliers de personnes – 6.000 selon les autorités, 30.000 selon les organisateurs – ont manifesté à Sainte-Soline, où l’un de ces réservoirs d’eau pour l’irrigation agricole, longtemps contesté dans la région, est en construction.
Le rassemblement avait été interdit par la préfecture et les autorités avaient mobilisé 3 200 policiers et gendarmes autour du site. Selon la LDH, « avant l’arrivée des manifestants sur le site », des gendarmes montés sur 20 quads sont entrés en contact avec eux et « les cortèges ont donc fait l’objet de tirs massifs et aveugles de gaz lacrymogènes ».
Individus « gravement menacés »
« Dès que les cortèges sont arrivés sur le site du bassin, les gendarmes ont tiré sur eux » avec des gaz lacrymogènes, des grenades assourdissantes et explosives « de type GM2L et GENL », ainsi que des LBD 40, parfois tirés depuis les quads en mouvement , ajoute-t-elle dans un premier résumé des observations faites samedi.
« Des grenades ont été lancées très loin et sans discernement dans les cortèges » et les détonations « ont été régulièrement suivies d’appels au secours », selon la Ligue, qui considère que « l’engin a gravement mis en danger l’ensemble des personnes présentes sur place ».
Accusation d’entrave à l’intervention des secours
La LDH met également en cause des tirs de grenades lacrymogènes en direction d’élus qui protégeaient des blessés, et « plusieurs cas d’entraves de la police à l’intervention des secours », dont un dans une zone « totalement calme depuis plusieurs dizaines d’années ». minutes ».
Une accusation partagée par les organisateurs et la secrétaire nationale d’EELV Marine Tondelier, présente sur le site de la manifestation, qui a dénoncé des tirs de grenades vers des blessés pris en charge.
De son côté, la préfecture assure à BFMTV que « les services de secours sont intervenus dans des conditions extrêmement difficiles, alors même que les affrontements n’avaient pas cessé et que les forces de l’ordre continuaient d’être attaquées ».
« Ils ont été gênés dans leur progression par les affrontements qui se sont poursuivis au plus près de la réserve de remplacement », poursuit la préfecture des Deux-Sèvres.
Au total, deux gendarmes ont été pris en charge en urgence absolue, ainsi que trois manifestants, dont l’un a encore son pronostic vital engagé.