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La Kabylie est de retour dans les bureaux de vote

Habituellement dense, l’autoroute qui relie Alger à Tizi Ouzou est restée vide ce samedi 7 septembre. Les pluies orageuses de la veille ont rendu l’air irrespirable. Avec un mercure de près de 40°C à 11 heures, les habitants de cette grande ville de Kabylie, qui avait boycotté le scrutin en 2019, ne semblent pas pressés de sortir pour l’élection présidentielle. Le vote devrait aboutir à la réélection sans surprise d’Abdelmadjid Tebboune.

Mohamed, un fonctionnaire local, est toujours assis à un café du centre-ville, un ensemble de bâtiments modernes mêlés à des immeubles d’appartements austères construits par l’État dans les années 1980. « Je ne me sens pas concerné par les élections »il commente. Et si d’autres clients sont intéressés, c’est juste pour savoir si « les gens votent ». « Cela ne sert à rien de voter »juge Samir, assis à une table à quelques mètres de là.

« J’ai l’impression que ma voix comptera »

Au milieu d’un pâté de maisons, l’école primaire Mohamed-Ouammer-Haouchine est une île dans le désert. Deux policiers sont postés à l’extérieur et les nombreux surveillants chargés d’accueillir les électeurs patientent dans les quatre bureaux disposés dans les salles de classe. « Les électeurs ont déjà voté ce matin, mais je ne peux pas dire que ce soit une précipitation. »« L’un d’eux a confié, un peu méfiant à l’idée de s’adresser à un journaliste. Les électeurs arrivent, au compte-gouttes. « Je suis venu faire mon devoir, pour l’avenir de mon pays »explique Mohamed en montrant son index trempé d’encre bleue.

Abdennour est un militant du Front des forces socialistes (FFS) dont le premier secrétaire, Youcef Aouchiche, un garçon du coin, était candidat à cette élection. Le quadragénaire, svelte et lunettes vissées sur le nez, est venu voter par correspondance.  » devoir « . « Pour la première fois, j’ai le sentiment que ma voix comptera. J’ai bon espoir que le changement viendra bientôt. »il s’est enthousiasmé.

A midi, les rues sont de plus en plus désertes. Mais Mouloud a répondu présent. Cet ancien cadre du parti du Front de libération nationale (FLN, ex-parti unique et partisan de Tebboune) entend « Je vote uniquement pour augmenter la participation. En fait, aucun des trois candidats ne m’a convaincu. »

L’augmentation du taux de participation est la principale préoccupation des autorités.

Un taux de participation proche de 50% annoncé

A Tizi Ouzou et ses environs, des sources locales ont rapporté que le taux de participation dans la région a été de 11,63%. Un chiffre faible, mais largement supérieur à celui enregistré en 2019 (0,7%, le plus bas du pays). Le département voisin de Béjaïa a enregistré près de 14% des votants (1% en 2019). Les premières tendances qui ressortent des décomptes donnent Abdelmadjid Tebboune vainqueur dans la région et le pays. Fin 2019, il avait été élu avec 58% des voix, pour 60% d’abstention. L’Autorité nationale indépendante des élections a annoncé une « taux de participation moyen »

de 48,63% à 20 heures Étrangement, notent de nombreux observateurs et opposants, ce taux était de 26% trois heures plus tôt.

Le prénom a été changé.

New Grb1

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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