Cette fois, la justice a raison à Averroes. Ce mercredi, le tribunal administratif a décidé en faveur de l’école secondaire musulman Lille, privé de subventions depuis le début de l’année scolaire 2024 après que la préfecture l’a critiquée « de graves lacunes aux principes fondamentaux de la République ». La justice a ordonné la restauration du contrat liant l’établissement à l’État.
Le tribunal « a annulé la décision du préfet du nord du 7 décembre 2023 » pour résilier le contrat d’association, jugeant « que la condition relative à l’existence de graves lacunes à la loi n’a pas été remplie » et « que la procédure suivie a été entachée par des irrégularités ».
C’est avec une grande émotion que j’annonce que le lycée d’Averroes remporte son procès contre l’État. Son contrat est restauré avec effet immédiat. pic.twitter.com/uolyh2imgd
– Sefen Guez (@me_guezguez) 23 avril 2025
Lors de l’audience du 18 mars, le rapporteur public, magistrat responsable de l’éclaircissement des tribunaux administratifs, avait préconisé de restaurer ce contrat contraignant l’établissement musulman à l’État. Au cours de cette audience, il avait, pendant plus d’une heure, contesté point par point la plupart des griefs avancés par la préfecture. « Aucun élément convaincant » a démontré l’utilisation des travaux contrairement aux valeurs de la République, a-t-il assuré. Il avait reconnu les violations tout en soulignant qu’ils ne justifiaient pas la résiliation du contrat.
Pour de nombreuses violations de l’établissement, la Cour a également considéré ce mercredi que « l’administration n’avait pas suffisamment démontré leur existence », en particulier concernant le « manque de pluralisme culturel de la documentation accessible aux élèves du secondaire », « le caractère contrairement aux valeurs de la République du cours d’éthique musulman » et « l’existence d’un système financier illicite ».
Une « victoire de l’état de droit »
L’Association d’Averroès a salué dans un communiqué de presse « une décision d’apaiser » et une « victoire de l’état de droit », soulignant « le travail méticuleux de la justice, loin des controverses politiques du détournement tandis qu’Evertroes a subi une véritable inlasie pendant plusieurs années ».
Selon l’association, « cette décision avec des réchauts à effet immédiat en complet rétroactivement, le contrat d’association à l’école secondaire Averroes ». La Cour indique en effet dans son jugement que « l’annulation de la décision contestée a nécessairement pour effet de restaurer l’association de l’école secondaire d’Averroès à l’enseignement public », et laisse l’administration pour tirer les conséquences du jugement.
Le tribunal administratif a eu deux fois en 2024 a confirmé la suspension du contrat pour une procédure sommaire, mais la décision rendue ce mercredi après-midi est la première au bas du dossier. Entendu le 9 avril par la Commission parlementaire d’enquête sur le contrôle des écoles par l’État, Georges-François Leclerc, ancien préfet du Nord qui avait décidé de mettre fin au contrat, avait assuré qu’il avait des éléments « suffisamment tangibles pour considérer que les étudiants étaient en danger » au sein des Averroès.
Les « éléments documentaires » et « certains enseignements (…) tombaient clairement de Salafo-Frérisme », avait-il assuré, en référence au salafisme, un courant fondamentaliste de l’islam et l’idéologie politique-religieuse née du mouvement égyptien de la Frère musulmane.
Averroès était jusqu’à cette suspension le principal lycée musulman dans le cadre du contrat français, souvent loué pour l’excellence de ses résultats académiques. Après ces accusations, il a vu sa main-d’œuvre passer de 470 à 290 étudiants. Pour assurer le début de l’année scolaire de septembre et financer son opération, l’établissement a doublé ses frais de scolarité et lancé un chat en ligne.