LUDOVIC MARIN / AFP
Didier Migaud (ici en 2022) est le nouveau garde des Sceaux.
BUDGET – Une nouvelle « rassurante », selon les syndicats de magistrats. Une décision qui permettra également au ministre de la Justice de rester en fonction. Didier Migaud s’est félicité jeudi 31 octobre d’avoir obtenu 250 millions d’euros supplémentaires dans le budget 2025, annulant en partie la réduction de 500 millions du projet initial. « L’arbitrage permet de toujours considérer que la justice est bien une priorité pour le gouvernement »il a insisté.
Cette conclusion est presque logique au vu du feuilleton qui se joue depuis la passation du pouvoir place Vendôme avec Éric Dupond-Moretti. Depuis, et à plusieurs reprises, le ministre de la Justice a publiquement jugé insuffisant le budget alloué à son ministère. Au point de mettre sa démission dans la balance s’il ne retrouvait pas une partie des crédits coupés.
Mais les 250 millions d’euros finalement récupérés permettront « d’honorer et de respecter tous les engagements qui ont été pris envers les magistrats, les greffiers, les assistants juristes, le personnel pénitentiaire » à l’occasion de cette loi de programmation, a assuré le garde des Sceaux dans un entretien accordé jeudi à l’AFP. Concrètement, cette prolongation, qui doit faire l’objet d’un amendement gouvernemental, maintient les engagements « au niveau des effectifs, des mesures de rémunération catégorielles, tant pour les magistrats que pour le personnel pénitentiaire ».
250 millions d’euros de moins
Il reste cependant 250 millions d’euros initialement prévus qui n’iront pas dans le budget de ce ministre. Dans un contexte budgétaire contraint, « La justice aussi fait des efforts »plaide Didier Migaud. Selon lui, les sommes non récupérées « sont essentiellement des dépenses d’investissement immobilier, que nous n’avons pas pu réaliser, à partir du moment où les opérations ont pris du retard ». Mais cela n’entrave pas, jure-t-il, la promesse de 18 000 places de prison supplémentaires initialement fixée pour 2027.
« Quand penserons-nous en termes de besoins plutôt qu’en termes de coûts ? » s’insurge Wilfried Fonck, secrétaire national de l’Ufap-Unsa justice. « Une fois de plus, les décisions politiques se prennent sans se soucier des moyens mis à disposition ».
Adoptée en octobre 2023, la loi de programmation, destinée à renforcer le budget d’un ministère régalien historiquement considéré comme un parent pauvre de l’État, prévoit la création de 1 500 postes de magistrats, 1 800 greffiers ou agents d’état civil et 1 100 adjoints. justice. En 2025, environ 1.550 emplois devraient être créés, soit près de 1.000 de plus que ce que permettait la lettre de plafond budgétaire, précise Place Vendôme.
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