La justice donne raison à Lassana Diarra contre la Fifa, vers une révolution du mercato
La Cour de justice de l’Union européenne a critiqué ce vendredi la Fifa dans l’affaire Diarra, estimant que certaines règles de transfert étaient « contraires au droit de l’UE », notamment sur la libre circulation des joueurs.
Le couperet est tombé dans l’affaire Diarra présentée comme ayant le potentiel de révolutionner le mercato. Et cela a tourné en faveur de l’ancien milieu de terrain. La Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a jugé ce vendredi que certaines règles de la FIFA régissant les transferts entre clubs sont « contraires » au droit de l’Union européenne et « susceptibles d’entraver la libre circulation » des footballeurs professionnels.
« Une victoire totale », selon les avocats de Diarra
A la demande de la justice belge, la haute juridiction établie à Luxembourg a examiné le cas de l’ancien international français Lassana Diarra qui avait contesté, il y a dix ans, les conditions de son départ du Lokomotiv Moscou. Ce départ s’est accompagné de sanctions financières qui ont poussé le Sporting de Charleroi à abandonner son recrutement.
L’affaire opposait l’ancien international français et le syndicat des joueurs FIFPro à la FIFA et à la Fédération belge de football (URBSFA). Au début de la saison 2014-2015, l’ancien joueur de Chelsea, sous contrat avec le Lokomotiv Moscou depuis un an, avait critiqué son club pour une baisse de salaire déraisonnable avant d’apprendre quelques semaines plus tard que son contrat avait été résilié. . Le Lokomotiv avait affirmé que le joueur n’avait plus rempli son contrat et réclamait 20 millions d’euros devant la chambre contentieuse de la Fifa et le Tribunal arbitral du sport (TAS). Le joueur, en quête de rebond, s’est heurté aux craintes de plusieurs intéressés quant à sa situation judiciaire, dont Charleroi.
Les avocats de Lassana Diarra, Jean-Louis Dupont et Martin Hissel, ont réagi à cette décision dans un communiqué et s’exprimeront dans la journée. » Pour Lassana Diarra, qui a osé défier la toute-puissante FIFA (et accessoirement la fédération belge de football) et qui mène une bataille judiciaire depuis 10 ans (avec le soutien de la FIFPRO, de la FIFPRO Europe et de l’UNFP ces 3 dernières années) , c’est une victoire totale. »
« Dans l’affaire Diarra, la procédure devant la justice belge a débuté en 2015 », rappelle le texte. « Début 2016, le tribunal de commerce de Charleroi a jugé que les règles de la FIFA contrevenaient au droit de l’UE. Depuis, neuf années se sont écoulées sans que la FIFA et ses membres ne daignent modifier leur système pour le mettre en conformité avec le droit de l’UE. La FIFA et ses membres peuvent ne prétendons donc plus être surpris par l’arrêt de la CJUE. »
« À la suite des arrêts Super League européenne et Royal Antwerp FC du 23 décembre 2023, la CJUE a – une fois de plus – sévèrement censuré les actions structurellement illégales des régulateurs actuels du football et ouvre ainsi la voie à une modernisation de la gouvernance, notamment à travers le recours à négociation collective entre salariés et employeurs Tous les joueurs professionnels ont été concernés par ces règles illégales (en vigueur depuis 2001 !) et peuvent donc désormais demander réparation de leurs pertes. Nous sommes convaincus que c’est le prix à payer. » car la violation du droit de l’UE obligera – enfin – la FIFA à se soumettre à l’État de droit de l’UE et à accélérer la modernisation de la gouvernance. «