« L’agence chargée de la sécurité des médicaments a manqué à ses obligations et a commis une erreur engageant la responsabilité de l’Etat », précise un communiqué du tribunal.
La cour administrative d’appel de Paris a confirmé ce mardi que l’Etat avait une part de responsabilité dans l’affaire.« informations insuffisantes » donnée aux patientes et aux médecins sur les risques de l’antiépileptique Dépakine pris pendant la grossesse.
Le tribunal juge qu’en « ne modifiant pas l’AMM du Dépakine afin que les patientes soient suffisamment informées des risques pour le fœtus (…), l’agence chargée de la sécurité du médicament a manqué à ses obligations et a commis une erreur engageant la responsabilité de l’Etat »selon un communiqué de cette instance. Elle confirme, « pour les enfants nés entre 1999 et 2009, que l’Etat doit réparer en partie les conséquences de l’insuffisance d’information donnée aux médecins et aux patients » sur les risques de malformations pour le fœtus ou de troubles du développement chez les enfants des femmes traitées pendant la grossesse.
Cette décision, qui concerne cinq cas, montre que « Ce scandale progresse d’un point de vue juridique. Reste désormais à indemniser les victimes.a déclaré à l’AFP Me Charles Joseph-Oudin, l’avocat de ces cinq dossiers dont celui de la présidente de l’association des victimes de la Dépakine (Apesac), Marine Martin. C’est « une très grande victoire supplémentaire »a-t-elle réagi auprès de l’AFP.
Il a été établi que la Dépakine, administrée depuis la fin des années 1960, provoque fréquemment des malformations ou des troubles du développement chez les enfants des femmes traitées pendant la grossesse.
L’affaire Dépakine, qui a éclaté en 2015, est au cœur de nombreuses procédures judiciaires en France, toujours en cours mais ayant déjà donné lieu à plusieurs décisions défavorables au laboratoire français Sanofi. Un système d’indemnisation amiable est ouvert à l’Office national d’indemnisation des accidents médicaux (Oniam).
« Nous poursuivons les procédures d’indemnisation contre l’État dans d’autres dossiers. Et nous poursuivons les procédures d’indemnisation contre Sanofi »a ajouté Me Joseph-Oudin. Pour lui, « Il y a deux responsables, l’industriel et l’État. La responsabilité de l’un ne fait pas disparaître la responsabilité de l’autre.
Saisie de plusieurs recours contre des jugements du tribunal administratif de Montreuil, « Le tribunal confirme que les autorités sanitaires de l’Etat n’ont pas été suffisamment réactives pour mettre à jour, selon les périodes, tout ou partie de ces documents, compte tenu des soupçons sérieux mis en évidence par les études existantes ».
Elle rappelle que la gravité des risques pour l’enfant à naître a été progressivement documentée à partir des années 1980 pour les malformations congénitales, et à partir des années 2000 pour les troubles neurodéveloppementaux.
Elle considère que « ce manque d’information n’est pas la cause directe des problèmes rencontrés par les enfants », mais qu’elle a « entraînant, pour les mères, une perte de chance de prendre la décision de changer de traitement, lorsqu’une telle possibilité existait, ou d’abandonner une grossesse ». « L’État n’est cependant responsable que d’une partie des dommages subis » souligne le tribunal, estimant que « erreurs » commis par le laboratoire ou par les médecins prescripteurs «sont susceptibles d’exonérer l’Etat de tout ou partie de l’obligation de réparer les dommages subis par les enfants et leurs proches».
Cependant, le tribunal ne considère pas « aucune faute du laboratoire qui avait proposé, sans succès, des modifications des informations contenues dans les documents, pour les grossesses réalisées en 2006, 2008 et 2009 ». Elle ne se retient pas non plus, « sauf cas particuliers, dus à la faute des médecins ».
Contacté par l’AFP, Sanofi affirme que « depuis la fin des années 1980, le laboratoire n’a cessé de demander des modifications des documents d’information, qui n’ont pas été acceptées par l’autorité sanitaire ».
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