la justice a cherché à empêcher toute nouvelle intrusion dans les usines de production d’électricité
Les salariés d’Albioma affiliés à la CGTG n’ont plus accès à la salle de contrôle de la centrale thermique du Moule. Mardi, la même décision est attendue du tribunal judiciaire contre les grévistes de la centrale électrique de Pointe Jarry, à la suite d’un appel déposé par EDF-PEI. Dans un cas, la FE-CGTG parle de reprise des négociations, dans l’autre, les discussions sont au point mort.
Albioma et EDF-PEI, entreprises productrices d’électricité en Guadeloupe, déploient les moyens nécessaires pour prévenir la moindre nouvelle nuisance, après la panne de courant des vendredi 25 et samedi 26 octobre 2024, sur tout l’archipel.
Pour rappel, suite à un accès de colère, des grévistes de la Pointe Jarry Centrale, à Baie-Mahault, ont fait irruption dans la salle de contrôle du site et les moteurs ont été complètement coupés vendredi à 8h30.
Le syndicat à l’origine des mouvements sociaux qui font actuellement rage dans ce secteur, en prend note et tente d’appeler à la reprise des négociations, pour obtenir satisfaction sur ses revendications.
Les agents de la Centrale électrique de Pointe Jarry et de la Fédération de l’énergie (FE-CGTG) ont été convoqués par la société insulaire de production d’énergie (EDF-PEI). Ils sont convoqués devant la Chambre civile du tribunal judiciaire de Pointe-à-Pitre demain (mardi 29 octobre 2024). Cette audience vise à interdire, sous peine de sanctions, aux personnes susvisées l’accès et l’occupation de la salle de contrôle et d’autres emplacements stratégiques de la centrale.
L’organisation syndicale déplore cette voie choisie par la direction d’EDF-PEI : « à défaut de négociations, d’affectations » est le titre d’un communiqué de la FE-CGTG.
Les convocations légales de ces employeurs apparaissent donc comme une tentative d’exploiter les tribunaux, pour briser les grèves que leurs propres actions provoquent.
Communiqué FE-CGTG – 28/10/2024.
Dans le conflit social au sein d’EDF-PEI, les négociations ont eu lieu sous la facilitation du Département de l’Économie, de l’Emploi, du Travail et de la Solidarité (DEETS), sur désignation du préfet.
Mais voilà : la ligne rouge a été franchie vendredi. Pour l’État, il ne peut plus être question de jouer le rôle de médiateur.
EDF a porté plainte contremettre en danger la vie d’autrui » Et « dommage« , après l’événement qui a privé d’électricité tout le territoire, pendant 39 heures et 29 minutes, pour un rétablissement total du service.
Pour l’entreprise Albioma qui, en Guadeloupe, exploite une centrale thermique biomasse au Moule, la messe est dite depuis le 25 octobre.
Ce producteur d’énergie électrique a déjà obtenu une décision de justice : 15 salariés et « toute personne agissant au nom du syndicat CGTG« il est interdit d’obstruer l’accès à la salle de contrôle »,à défaut de quoi leur expulsion sera effectuée, ainsi que la suppression de tous obstacles et matériels interposés dans le but de bloquer cet accès« . L’injonction est accompagnée d’une astreinte provisoire de 500 euros par jour calendaire de retard et par personne ; pour une durée de 3 mois.
Deux jours plus tard, la Fédération de l’Energie réagissait. Le syndicat annonce une reprise des négociations chez Albioma, entreprise présente dans plusieurs territoires d’outre-mer ; ce sera le 4 novembre prochain, à Paris, sous la houlette de l’Etat. La FE-CGTG annonce, dans le même temps, un retour au travail.
Cette reprise du travail signifie une suspension du mouvement de grève qui n’éteint pas encore, à ce stade, le conflit social actuel, au vu des revendications, non encore satisfaites.
Communiqué FE-CGTG – 27/10/2024.
Une formulation alambiquée, sans doute pour motiver les troupes et maintenir l’espoir d’une issue satisfaisante, via des discussions entre partenaires sociaux.