la journée la plus décathlonienne pour Kevin Mayer et Makenson Gletty – Libération
Les nouvelles les plus importantes de la journée

la journée la plus décathlonienne pour Kevin Mayer et Makenson Gletty – Libération

la journée la plus décathlonienne pour Kevin Mayer et Makenson Gletty – Libération
Missions accomplies pour les deux athlètes français : Kevin Mayer repart avec les minima olympiques, Makenson Gletty décroche la médaille de bronze pour son premier décathlon dans un championnat majeur.

Comme s’il ne s’était pas assez fait remarquer lors de la première journée du décathlon des Championnats d’Europe d’athlétisme ! Après s’être révélé aux téléspectateurs français lundi en battant trois de ses records personnels (sur 100 m, fond et 400 m) et en terminant la journée à la troisième place du classement provisoire, le très réservé – mais non moins déchaîné sur le stade – Makenson Gletty, 25 ans, a également reçu une standing ovation du Stadio Olimpico de Rome, mardi 11 juin. Resté coincé dans les starters faute de n’avoir pas entendu les ordres du starter lors de sa série du 110 m haies, l’athlète haïtien a obtenu le droit de faire appel, se retrouvant seul en ligne droite, face à ses 10 haies et à la ligne d’arrivée, alors que les autres décathlètes avaient déjà rejoint l’épreuve du disque. Au final, un nouveau record personnel de 13″88 lui confère tardivement la première place provisoire du décathlon. Qu’il devrait défendre pendant quatre épreuves supplémentaires.

Grosse frayeur avant le décollage

A commencer par le disque où, de son côté, Kevin Mayer a poursuivi son bon chemin vers la qualification olympique après des haies tout à fait acceptables. L’air, toujours, d’un « Kévin banal », comme il l’a dit lundi soir, venant tout juste de venir chez les Romains pour « fait le travail », atteindre les minimums (8460 points), tout en économisant pour les JO : « Je veux seulement exploser sur la piste. Alors, toutes les cinq secondes, je me répète que je suis là pour les minima, que le titre de champion d’Europe n’est pas l’objectif cette année. J’ai besoin de me calmer. Je suis quelqu’un qui s’excite énormément lors d’un championnat, mais ici le but sera de me ralentir, car je ne suis capable de faire qu’un décathlon à 200% dans l’année, pas deux. Il a encore un peu explosé dans la zone du lancer du disque, avec 48m53, quand Gletty s’est contenté d’un lancer à 43m54 qui l’a fait glisser à la deuxième place du classement général derrière le Norvégien Sander Skotheim.

Puis vint le concours de saut à la perche. Et là, podium et minima, Makenson Gletty comme Kevin Mayer ont failli tout perdre dans les grains romains. Lançant raisonnablement sa compétition à 4m60, Gletty a franchi cette barre dès sa troisième tentative (au décathlon, les athlètes qui échouent trois fois à leur première barre gagnent zéro point, synonyme de relégation en bas du classement général). En lançant sa compétition à une barre moins raisonnable de 5 mètres, Mayer n’a lui aussi réussi qu’au troisième essai. Grosse frayeur avant le décollage : tous deux s’envolent alors, mais Gletty moins haut (4m90) que Mayer, qui stoppe sa compétition après un succès à 5m30, sans chercher à faire mieux pour remonter des places au général : il reste très sagement cinquième, Gletty conserve sa deuxième place. Sander Skotheim commet une erreur, l’Estonien Johannes Erm prend les commandes.

Dernier écart

En début de soirée, l’histoire se répétait au javelot, le Kevin de moins en moins ordinaire brillait (69m54). Le Makenson, encore techniquement juste, s’est fait distancer (57m47). Et au moment où les gladiateurs, rincés, rentraient aux vestiaires avant le dernier sursaut sur 1500m, Erm était en or, Mayer en argent, Gletty en bronze. Mais à quelques points des deux Français, Skotheim et Kaul, très à l’aise en demi-fond, attendaient leur heure. Il était donc clair que les Français ne resteraient pas tous les deux sur le podium, et c’est Kevin Mayer qui abandonna très vite. Toujours pour économiser de l’argent ? Pas même, il était juste vide. Quant à Makenson Gletty, il a réussi à s’accrocher, ses rivaux pas si loin dans sa ligne de mire, pour ne pas perdre l’avance accumulée durant ces deux longues journées de bataille : le bronze était à lui, les minima olympiques et un record personnel en tant que champion. bonus (8606 points). Une deuxième médaille en combiné pour la France, après l’argent d’Auriana Lazraq-Khlass. Et le treizième pour une équipe de France ressuscitée, avant la dernière journée de compétition, ce mercredi.

Quitter la version mobile