la journaliste qui a filmé la dernière vidéo d’Alexeï Navalny arrêtée
Ce vendredi 29 mars, un tribunal de Moscou a placé la photojournaliste Antonina Kravtsova en détention provisoire pour « extrémisme » passible de six ans de prison.
Elle a tourné la dernière vidéo de l’opposant russe Alexeï Navalny le 15 février, la veille de sa mort dans une prison de l’Arctique. La photojournaliste russe Antonina Kravtsova a été arrêtée et placée en détention provisoire ce vendredi 29 mars.
La femme, qui travaillait sous le nom d’Antonina Favorskaya, est accusée de « participation à un groupe extrémiste » et sera en détention pendant au moins deux mois, jusqu’au 28 mai, a indiqué le service de presse des tribunaux de Moscou sur Telegram. Elle risque jusqu’à six ans de prison, sur fond de répression des dernières voix critiques en Russie.
Selon le tribunal, il est accusé d’avoir monté des vidéos et publié des contenus pour le Fonds anti-corruption, une organisation de l’opposant Alexeï Navalny déclarée « extrémiste » en 2021 et interdite.
Antonina Kravtsova a très régulièrement couvert le procès d’Alexeï Navalny pour SOTAvision, l’un des derniers médias à documenter la répression politique en Russie et classé comme « agent étranger » par les autorités russes.
Elle a été libérée après 10 jours de détention administrative
Elle a ensuite été arrêtée le 17 mars, quelques heures après avoir déposé des fleurs sur la tombe d’Alexeï Navalny, puis condamnée à 10 jours de détention administrative pour désobéissance à la police.
Mercredi soir, après avoir purgé cette peine, elle a été de nouveau arrêtée dès sa sortie de prison. Puis son appartement a été perquisitionné, tout comme celui de ses parents, dans le cadre de cette affaire pour « extrémisme ».
Deux journalistes venus la rencontrer après sa sortie de prison ont été brièvement interpellés et leurs domiciles également perquisitionnés.
Une autre journaliste, Olga Komleva, arrêtée à Oufa, dans la république du Bachkortastan, a également été placée jeudi en détention provisoire pour deux mois après avoir été accusée de « participation » à l’organisation « extrémiste » d’Alexeï Navalny.
Sur Telegram, l’équipe de Navalny a dénoncé ces poursuites comme « complètement imaginaires » et accusé les autorités russes de vouloir créer une « nouvelle vague de peur parmi ceux qui ne veulent pas garder le silence ».