Le journaliste a échappé à une mise en examen dans le cadre d’une enquête sur les secrets de défense autour d’un possible détournement d’une opération de l’armée française par l’Egypte vers des opposants.
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UN « un énorme soulagement ». La journaliste Ariane Lavrilleux a échappé, vendredi 17 janvier, à une mise en examen dans le cadre d’une enquête sur le secret-défense entourant le possible détournement d’une opération de l’armée française par l’Egypte pour cibler des opposants. « J’ai été placé sous le statut de témoin assisté en raison de l’intérêt public porté à l’enquête publiée par Disclose et ‘Enquête plus approfondie et l’absence de preuves sérieuses ou concordantes contre moi », » a annoncé le journaliste à l’AFP, après trois heures d’interrogatoire. Le parquet de Paris a confirmé cette mesure, qui lui permet, si elle conserve ce statut jusqu’au terme de la procédure, d’échapper à un éventuel procès.
« C’est un immense soulagement car nous nous battons depuis plusieurs mois avec Christophe Bigot (son avocat) et Disclose pour expliquer l’intérêt du public pour ces révélations qui n’auraient jamais dû être classées secret défense »» a ajouté ce journaliste, ancien correspondant en Egypte. « La justice a montré qu’elle était indépendante, qu’elle n’était pas le bras armé du ministère de la Défense »qui avait porté plainte dans cette affaire, a-t-elle ajouté.
Mathias Destal, co-fondateur de Disclose, et Reporters sans frontières expriment leur « relief ». L’enquête porte sur plusieurs articles publiés par Disclose depuis 2019, relatifs aux ventes d’armes françaises à l’étranger, mais aussi sur l’opération « Sirli », une mission de renseignement français en Égypte que ce pays aurait détournée pour cibler et tuer des opposants. L’Egypte est l’un des principaux destinataires du matériel militaire français.
Dans le cadre de l’enquête ouverte en juillet 2022 pour atteinte au secret de la défense nationale et révélation d’informations permettant de découvrir l’identité d’agents des renseignements, le journaliste a été placé en garde à vue en septembre 2023. Dans la foulée, un ancien militaire, que la justice semble considérer comme l’une des sources des articles publiés par Disclose, a été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire pour détournement et divulgation de secrets de la défense nationale par son dépositaire.