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La Hongrie de Viktor Orban, très éloignée des valeurs européennes, prendra la tête de l’UE

Si la Hongrie souhaitait aujourd’hui adhérer à l’Union européenne, il est probable que sa candidature serait rejetée en raison de son non-respect de l’État de droit. Pour sa présidence de l’UE, la Hongrie promet néanmoins d’être « impartiale ».

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Le Premier ministre hongrois Viktor Orban lors d'une conférence de presse conjointe avec la Première ministre italienne Giorgia Meloni, à Rome, le 24 juin 2024. (TIZIANA FABI / AFP)

A partir de lundi 1er juillet, la Hongrie de Viktor Orban prendra la tête de l’Union européenne. Plus précisément la présidence tournante du Conseil de l’Union pendant six mois. Mais l’euroscepticisme de Budapest n’est pas de nature à rassurer ses partenaires. Viktor Orban, c’est un peu l’élève du fond de la classe qui fait ce qu’il veut, dit au professeur de s’occuper de ses affaires et se fiche des avertissements.

Le chef du gouvernement hongrois n’a pas le comportement le plus constructif des 27. De l’indépendance de la justice à l’aide à l’Ukraine en passant par l’immigration ou les droits des communautés LGBT, la liste est longue des dossiers sur lesquels la Hongrie s’est éloignée des valeurs européennes, ce qui lui a d’ailleurs valu des sanctions sans précédent. Dix-neuf milliards d’euros de fonds qui lui sont dus sont toujours bloqués en raison de ses manquements à l’État de droit. Si le pays était aujourd’hui candidat à l’Union européenne, il est probable que la porte lui serait claquée au nez.

Viktor Orban tente aussi régulièrement de bloquer les décisions des 27. Il use de son droit de veto ou bloque les arbitrages pendant des mois parfois. Son positionnement pro-Kremlin n’arrange pas les choses. Fin mai, le ministre lituanien des Affaires étrangères s’est agacé de voir que« Environ 40% des décisions des 27 sur l’Ukraine ont été bloquées » à cause des freins du leader ultraconservateur. Cela dit, les choses ont un peu changé, la Hongrie a finalement accepté, mardi, l’ouverture de négociations d’adhésion avec Kiev. « moment historique » qui va redessiner la carte géopolitique du continent, mais elle a obtenu le droit de ne pas fournir d’armes et continue de paralyser l’aide militaire européenne. L’enveloppe de plus de six milliards et demi d’euros reste pour l’instant dans un tiroir.

Pour sa présidence de l’Union européenne, la Hongrie promet de jouer le jeu et de se montrer « impartial »Son slogan « Make Europe Great Again » est une copie parfaite de la formule « Make America Great Again » (MAGA) de l’ancien président américain Donald Trump, pas franchement populaire à Bruxelles. Ce n’est pas anodin, mais son pouvoir de nuisance sera a priori minime, car les six prochains mois seront occupés par la répartition des postes et la nomination de la nouvelle Commission. L’activité législative sera relativement calme. Viktor Orban, comme l’Italienne Giorgia Meloni, attend néanmoins avec impatience le résultat des législatives en France. Il espère un allié supplémentaire dans son grand projet d’union de l’extrême droite, destiné à transformer en profondeur l’Union européenne en redonnant le pouvoir aux nations.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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