La Guyane placée en phase grippale pré-épidémique

La Guyane est en phase pré-épidémique de grippe, selon un communiqué de Santé Publique France daté du 10 janvier. Depuis deux semaines, la circulation du virus de la grippe est en augmentation significative, souligne Santé Publique France.

« Depuis début janvier, on constate une augmentation du nombre de cas et de demandes aux secours », souligne Paul Le Turnier, docteur en maladies infectieuses, à l’UMIT, l’unité des maladies infectieuses et tropicales.

On ne peut pas prédire qu’il y aura une épidémie très forte comme en France métropolitaine, mais il y a un risque donc il est encore temps de s’en protéger.

Paul Le Turnier, docteur en maladies infectieuses

En France, l’épidémie de grippe est particulièrement violente cet hiver. Le plan blanc a été déclenché dans 87 hôpitaux, les urgences sont sous pression et les formes graves de grippe se multiplient.

Le virus de la grippe se caractérise par l’apparition soudaine de fièvre, de douleurs musculaires et articulaires et de maux de tête. « La grippe, c’est d’abord une fièvre, ça commence d’un coup, insiste le Dr Paul Le Turnier. La différence avec la dengue, c’est qu’il y a des signes ORL, on a souvent mal à la gorge et le nez qui coule.» Des signes respiratoires apparaissent rapidement : toux sèche, mal de gorge, voire rhinite.

Le médecin rappelle que lorsque ces symptômes perdurent dans le temps, il ne faut pas hésiter à consulter son médecin.

Les autorités encouragent les Guyanais à se faire vacciner. La vaccination est recommandée pour les personnes les plus vulnérables, mais également pour le personnel soignant.

« Il existe une population à risque de formes graves de grippe. Il s’agit des personnes de plus de 65 ans, des nourrissons et des personnes atteintes de pathologies chroniques, ainsi que celles souffrant d’obésité, explique Paul Le Turnier, docteur en maladies infectieuses. Se faire vacciner, c’est se protéger soi-même et protéger son entourage.

Certaines personnes fragiles risquent de développer une grippe grave pouvant nécessiter une hospitalisation en réanimation, voire la mort. Le vaccin est proposé depuis 2023, y compris aux enfants. La protection conférée par le vaccin est de 6 à 9 mois.

« Nous n’avons pas encore une couverture vaccinale suffisante », reconnaît le Dr Paul Le Turnier qui rappelle néanmoins que « Les infirmières et les pharmacies peuvent aussi vacciner. » « Le vaccin protège du risque de décès et d’admission en réanimation »il se souvient.

Pour Jessica Dornal, docteur en pharmacie, « il est important de se faire vacciner pour aider les populations vulnérables et pour soi, pour éradiquer la maladie. » « Plus il y aura de gens vaccinés là-bas, moins le virus circulera »conclut-elle.

En France, la grippe saisonnière touche 2 à 6 millions de personnes et est responsable d’environ 10 000 décès chaque année.