La « guerre froide » entre Moscou et l’Occident risque de devenir « chaude », estime le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov

S’exprimant lors d’une réunion des pays de l’OSCE à Malte, le ministre des Affaires étrangères de Vladimir Poutine a fustigé le rôle des États-Unis et de l’UE dans l’escalade des tensions diplomatiques à travers le monde.

Il n’avait plus mis les pieds sur le sol de l’Union européenne depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022. Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov est arrivé jeudi 5 décembre à Malte pour un sommet de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), au cours duquel son Son homologue ukrainien, Andriï Sybiga, y participe également. Face aux représentants des 57 pays membres de l’organisation, dont une majorité a dénoncé l’offensive de Moscou, le chef de la diplomatie russe a accusé l’Occident d’avoir orchestré une « nouvelle guerre froide ».

« Pour remettre l’OTAN sur la scène politique, (…) il fallait un ennemi unificateur. La solution était une réincarnation de la guerre froide, sauf que désormais le risque est bien plus grand de passer à une phase chaude »a-t-il déclaré, selon des propos retranscrits par l’agence de presse russe Ria Novosti.

Moscou représente « la plus grande menace » pour la sécurité en Europe, dénoncé pour sa part le chef de la diplomatie ukrainienne Andriï Sybiga, présent à la réunion. « L’Ukraine continue de lutter pour son droit à exister. Et le criminel de guerre russe présent à cette table doit le savoir : l’Ukraine obtiendra ce droit et la justice prévaudra. » a-t-il déclaré à son homologue russe. A son tour, le ministre polonais des Affaires étrangères a appelé à la suspension de la Russie du travail de l’OSCE.

Fustigeant l’administration américaine au pouvoir, accusée de « faire progresser les infrastructures de l’OTAN dans la région Asie-Pacifique », Sergueï Lavrov a été ému par le fait que « les exercices militaires se multiplient » dans la région. « Il s’agit clairement d’une tentative de déstabiliser l’ensemble du continent eurasien.« , a-t-il déclaré.

En réponse, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a accusé son homologue russe d’être « très doué pour noyer les auditeurs dans un tsunami de désinformation. »