La guerre est un très bon plan pour l’économie russe, selon la Banque mondiale
Selon la Banque mondiale, la planète est divisée en quatre catégories de pays. Chacune d’entre elles est qualifiée de « faible revenu », « revenu moyen inférieur », « revenu moyen supérieur » ou « revenu élevé ».euh En juillet, cette classification est mise à jour en fonction du revenu national brut (RNB) par habitant de l’année précédente.
C’est donc au tout début du mois de juillet 2024 que l’institution financière internationale a publié la dernière version de son classement, mettant particulièrement l’accent sur « Pays qui changent de catégorie au cours de l’exercice 2025 ». On note ainsi la progression de l’Ukraine, de l’Algérie, de la Mongolie et de l’Iran qui passent de la catégorie intermédiaire inférieure à la catégorie supérieure, contrairement «Cisjordanie et Gaza»les seuls territoires à prendre le chemin inverse.
Mais trois pays se distinguent particulièrement en atteignant la catégorie la plus élevée, celle des « pays à revenu élevé ». Il s’agit de la Bulgarie, des Palaos (archipel océanien situé en Micronésie) et de la Russie. Cette dernière promotion peut surprendre en raison de la guerre déclarée il y a près de deux ans et demi par le pays de Vladimir Poutine au pays de Volodymyr Zelensky – dont le changement de catégorie peut également surprendre.
Une amélioration contrastée
Comme le note le site d’information économique Quartz, c’est en fait à ses dépenses militaires excessives que la Russie doit son amélioration de sa note : elle a largement contribué à augmenter son RNB par habitant de 11,2 % en un an. « L’activité économique en Russie a été tirée par une forte augmentation des dépenses militaires en 2023, la croissance étant également tirée par un rebond du commerce (+ 6,8 %), du secteur financier (+ 8,7 %) et de la construction (+ 6,6 %). »a déclaré la Banque mondiale dans son rapport.
« Ces facteurs ont conduit à une augmentation du produit intérieur brut (PIB) réel (3,6 %) et nominal (10,9 %), poursuit le texte de l’institution. A ce jour, la Russie est donc considérée comme étant au même niveau économique que les Etats-Unis ou la plupart des pays d’Europe occidentale. Les sanctions financières prises contre le Kremlin pour punir son rôle dans cette guerre sont donc loin d’avoir eu l’effet escompté, note également Quartz.
Mais il ne faut pas croire que la situation économique de Moscou est rose. Le pays a aujourd’hui du mal à vendre son gaz naturel et son pétrole, ainsi que ses pièces d’avion en titane. De plus, certains analystes craignent que les lourdes dépenses militaires de la Russie ne ramènent à terme son économie à des niveaux proches de ceux de l’URSS.
Quartz dit aussi quelques mots sur l’amélioration de la note de l’Ukraine, attribuée à ses efforts de reconstruction en cours, ainsi qu’à la fuite d’une partie de sa population – ce qui conduit mathématiquement à une augmentation du RNB. En un an, cet indicateur a en effet augmenté de 18,5 % selon la Banque mondiale, ainsi qu’une augmentation du PIB réel de 5,3 %. Entre 2022 et 2023, le produit intérieur brut avait chuté de 28,8 %…