la grève des remorqueurs levée après réquisitions de la préfecture
Les premiers navires ont pu être amarrés mercredi. Les salariés en grève ont annoncé jeudi soir la suspension de leur mouvement social et l’ouverture d’une procédure judiciaire pour entrave au droit de grève.
Le Figaro Nantes
Après le blocus, les réquisitions. Et après les réquisitions, la levée de la grève. Une semaine après le début de la grève des remorqueurs du groupe Boluda, au grand port de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), la préfecture de Loire-Atlantique a procédé mercredi 23 octobre puis jeudi 24 octobre à des réquisitions de navires. « répondre aux besoins prioritaires » de plusieurs industries de l’estuaire de la Loire. Trois des six remorqueurs de la gare de Nazaire ont été mobilisés mercredi, avec le concours de la gendarmerie nationale, et sont entrés en action lors de la marée du soir. Une intervention qualifiée d’abusive par les grévistes, qui ont annoncé jeudi soir reprendre le travail à partir du 25 octobre au matin. Sans avoir obtenu gain de cause pour leurs revendications salariales.
« Poursuivre notre mouvement de grève dans ces conditions va à l’encontre de nos valeurs et de nos principes en matière de sécurité », » ont annoncé dans un communiqué l’ensemble des délégués CGT de la gare Boluda de Saint-Nazaire. L’arrêté préfectoral sera contesté devant le tribunal administratif de Saint-Nazaire, ont ajouté les salariés, qui regrettent une intervention « qui piétine le droit de grève »en plus d’être uniquement motivé « par des intérêts commerciaux ».
« Colère extrême »
Jeudi matin, la situation restait tendue à l’embouchure de l’estuaire de la Loire, où une dizaine de bateaux attendaient toujours. Selon une source proche du dossier, les manœuvres de quelques navires bloqués au large depuis plusieurs jours ont nécessité – mercredi – des arbitrages flous entre la capitainerie, la préfecture et le grand port. Mais aussi avec le personnel en grève, mal en point face à cette situation particulière. Selon nos confrères de Ouest de la France un « une colère extrême » dirige depuis mercredi les commandants de bord et chefs mécaniciens réquisitionnés, contraints de travailler en sous-effectif, et donc dans une situation de mise en danger du personnel navigant.
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Les services de l’Etat ont justifié l’arrêté préfectoral par des impératifs économiques, compte tenu de l’échec des dernières négociations entre la direction de Boluda et les grévistes. Selon la préfecture, il y avait urgence à permettre une reprise minimale du trafic portuaire lourd, « afin de prévenir un manque d’approvisionnement en aliments pour animaux, pour éviter la perturbation du fonctionnement de l’activité industrielle de Cargill à Montoir-de-Bretagne, un arrêt progressif de la raffinerie Total et une éventuelle cessation d’activité du terminal gazier d’Elengy..
Déclenchée le 17 octobre, la grève des remorqueurs Boluda à Saint-Nazaire concerne les négociations salariales pour 2025. Pour les agents mobilisés, la hausse de 0,5% promise par la direction était sous-dimensionnée compte tenu de la bonne santé du groupe, de ses bénéfices records et des performances du Nazaire. station balnéaire. Une proposition de médiation avancée par la préfecture de Loire-Atlantique a été refusée en début de semaine par la direction française du groupe espagnol d’exploitation portuaire.