La gravure fine est bonne mais ce n’est pas tout et ASML le dit
Depuis 2019, les États-Unis s’efforcent d’empêcher la Chine d’accéder aux meilleures techniques de gravure et de ralentir ainsi la progression de son industrie et ses avancées dans les techniques de pointe.
Dans le même temps, et dans le sillage des tensions d’une mondialisation de plus en plus malmenée, l’Europe a rappelé qu’elle représentait désormais moins de 10 % de la production mondiale de puces électroniques.
Dans un souci de récupération du savoir-faire local, des lois du type Loi sur les puces électroniques ont prospéré pour réinvestir massivement dans la production de puces, mais principalement dans les techniques de gravure fine (moins de 10 nm).
Des puces moins finement gravées, une ressource négligée ?
Il s’agit d’un aspect important de l’industrie des semi-conducteurs… mais pas le seul. De nombreuses industries ont besoin de puces moins finement gravées, mais disponibles en grande quantité et à faible coût.
En raison de l’impossibilité d’accéder aux dernières Équipement de lithographie EUV et en attendant de trouver une solution, amiable ou plus agressive, la Chine se concentre sur la production de puces gravées sur des nœuds matures.
Alors que l’Europe fait la fine bouche devant ces puces, la Chine déploie des capacités impressionnantes, très utiles notamment à l’industrie automobile européenne, rappelle opportunément au journal allemand le patron de l’équipementier ASML. Journal du commerce.
Christophe Fouquet, à la tête de l’équipementier de puces hautement stratégique depuis avril, affirme que les nœuds matures représentent une part importante des revenus d’ASML et que Les industries comme l’automobile ont un besoin urgent de ces puces moins complexes en utilisant des techniques de gravure éprouvées à haut rendement.
L’Europe aux prises avec ses contradictions
Cependant, l’Europe n’est pas incapable de couvrir la moitié de ses propres besoins sur ce type de puces bon marché et crée un nouveau dépendance à l’égard de la Chineen raison d’un manque d’investissement correct.
Selon les estimations du consortium SEMI reprises par ReutersLa Chine va augmenter sa capacité de production de 14% La Chine devrait atteindre une production de plus de 10 millions de wafers d’ici 2025, soit deux fois plus vite que le reste du monde, soit un tiers de la production mondiale. La situation serait telle que la Chine pourrait générer une surproduction mondiale qui risquerait d’étouffer les autres acteurs mondiaux en provoquant l’effondrement des prix.
Pour le patron d’ASML, la production de ces puces n’offre pas une grande rentabilité, les pays européens y étant peu sensibles. Leur disponibilité reste cependant un maillon essentiel de l’économie… que les entreprises européennes ont tendance à sous-estimer mais dont elles risquent de subir les conséquences venant d’ailleurs.