L’ESSENTIEL
- En France, l’accident vasculaire cérébral est la première cause de mortalité chez les femmes, devant le cancer du sein, et la troisième cause de mortalité chez les hommes.
- Dans cette étude, les chercheurs ont constaté que les patients victimes d’un accident vasculaire cérébral ischémique présentaient davantage de complications lorsque leur glycémie était supérieure à la normale.
- Concrètement, pour chaque augmentation de 10 % du taux de glucose, le risque d’un pronostic plus sombre augmente de 7 %.
L’accident vasculaire cérébral ischémique survient lorsqu’une artère cérébrale se bloque, empêchant le sang riche en oxygène et en nutriments d’atteindre l’organe. Ce blocage entraîne la mort des cellules cérébrales de la zone touchée. Les effets de cet accident vasculaire cérébral peuvent être aggravés lorsque la victime présente une glycémie élevée, selon une nouvelle étude publiée dans la revue Cardiovascular Diabetology.
Chaque augmentation de 10 % de la glycémie augmente le risque d’un pronostic plus sombre de 7 %.
Pour mener à bien cette étude, les équipes de l’hôpital del Mar, en Espagne, ont examiné les données de 2 774 patients victimes d’un accident vasculaire cérébral ischémique. Des variables telles que l’âge, le diabète, le handicap, la gravité de l’accident et le traitement reçu ont été prises en compte, ainsi que les taux de glycémie au moment de l’admission à l’hôpital et leur comparaison avec les taux habituels de chaque patient.
Résultats : Des taux de glycémie supérieurs à la normale ont été confirmés comme facteur de pronostic fonctionnel plus défavorable et de mortalité trois mois après l’AVC, indépendamment d’autres facteurs. Une augmentation de seulement 13 % de la glycémie par rapport aux taux habituels aggravait le pronostic, quel que soit le taux de glycémie. Ce phénomène a également été observé chez des patients qui souffraient auparavant de diabète.Cette variable reflète mieux l’effet du sucre au moment de l’admission du patient, et dans le groupe de patients avec des indices plus élevés, le pronostic et la mortalité sont pires« , souligne le Dr Elisenda Climent, médecin associée du département d’endocrinologie et de nutrition de l’Hôpital del Mar et chercheuse à son Institut de recherche.
Concrètement, pour chaque augmentation de 10 % du taux de glucose, le risque d’un pronostic plus sombre augmente de 7 %. Chez les personnes ayant des taux plus élevés, ce risque augmente de 62 % et le risque de mortalité de 88 %.
Traitement de l’AVC : vers une approche personnalisée en fonction de la glycémie ?
«Une approche thérapeutique plus conservatrice est actuellement choisie, car les stratégies de contrôle strict ne se sont pas avérées supérieures en raison des risques que représentent les baisses de glucose pour l’état des patients. Actuellement, le sucre n’est pas traité de manière agressive chez les patients victimes d’un AVC ischémique. Notre étude pourrait aider à sélectionner la population sur laquelle nous pouvons travailler plus intensément, en tirant parti des nouvelles technologies pour un suivi plus sûr« , explique le Dr Ana Rodriguez, chef de la section d’accident vasculaire cérébral du service de neurologie et chercheuse à l’Institut de recherche de l’hôpital del Mar.
Pour ce faire, les médecins comptent mener de nouvelles études.Il est nécessaire d’étudier s’il s’agit d’un marqueur de gravité, sur lequel agir n’améliore pas le pronostic, ou s’il s’agit d’un facteur sur lequel on peut travailler pour améliorer l’état des patients ayant une glycémie plus élevée que d’habitude.« , explique le Dr Juan José Chillarón, chef du département d’endocrinologie et de nutrition de l’hôpital del Mar et chercheur à son institut de recherche. Tout cela pourrait permettre « ce sous-groupe de patients bénéficiera d’une insulinothérapie plus intensive, ce qui pourrait constituer un changement conceptuel potentiel dans leur approche», note-t-il.
Selon les données de l’Assurance maladie, l’AVC est la première cause de mortalité chez les femmes en France, devant le cancer du sein, et la troisième cause de mortalité chez les hommes. Il est la première cause de handicap acquis chez l’adulte et la deuxième cause de démence après la maladie d’Alzheimer.