La Géorgie confirme que des dizaines de personnes ont été arrêtées lors d’une manifestation pro-UE alors que les condamnations se multiplient face à la répression – POLITICO
Le médiateur géorgien des droits humains, Levan Ioselian, a depuis publié une déclaration condamnant la réponse de la police, la qualifiant de « contraire aux normes d’intervention nécessaire et proportionnée ». Le défenseur public a demandé une enquête sur le recours à une « force disproportionnée » et le ciblage apparent des journalistes couvrant les événements.
Pendant ce temps, le maire de Tbilissi, Kakha Kaladze, politicien du Rêve géorgien, a accusé les manifestants d’avoir bloqué les entrées et les sorties du Parlement. « Les radicaux font cela, puis parfois ils s’enfuient et abandonnent les jeunes devant la police », a-t-il affirmé, sans fournir aucune preuve pour étayer ses affirmations.
Le plus haut diplomate de l’UE, Josep Borrell, a dénoncé « la violence contre les manifestants en Géorgie qui manifestaient pacifiquement contre la loi sur l’influence étrangère ». Il a exhorté le parti au pouvoir, le Rêve géorgien, à garantir le respect du droit de réunion pacifique et a insisté sur le fait que « le recours à la force pour le réprimer est inacceptable ».
La Géorgie a obtenu le statut de candidat à l’UE par la Commission européenne en décembre, malgré les avertissements selon lesquels elle risquait de reculer sur des questions clés en matière de droits de l’homme et n’avait pas mis en œuvre les réformes proposées par Bruxelles. Le chef du bloc chargé de l’élargissement, Gert Jan Koopman, est arrivé mercredi matin à Tbilissi dans le cadre d’une visite prévue, les députés l’exhortant à annoncer le retrait du statut de candidat de la nation du Caucase du Sud.
Le projet de loi sur les agents étrangers, initialement proposé l’année dernière, a été abandonné par le gouvernement après d’importantes protestations et un tollé international, Bruxelles affirmant que les règles seraient contraires aux valeurs européennes.
Cependant, lors d’un rassemblement lundi soir, le parti au pouvoir a redoublé d’efforts pour protéger le pays de l’influence étrangère et de la « propagande LGBT ». Ces mesures obligeraient les ONG et les médias qui reçoivent plus de 20 pour cent de leur financement de l’étranger à s’enregistrer comme agents d’influence étrangère, ce qui, selon les critiques, reflète la législation utilisée par la Russie voisine pour réprimer la société civile.