En commission des Finances, lundi, le parlementaire proche de Jean-Luc Mélenchon a tenu un discours laborieux, butant sur ses propres notes et s’embrouillant sur les chiffres de la fraude fiscale.
Lire et calculer sont visiblement des tâches difficiles pour le député LFI Sébastien Delogu. Lors d’une séance consacrée au budget à la commission des finances de l’Assemblée nationale, lundi, l’élu de La France Insoumise a visiblement eu du mal à lire ses propres notes. Trébuchant sur chaque mot, ce proche de Jean-Luc Mélenchon, élu dans la septième circonscription des Bouches-du-Rhône en 2022 puis réélu en 2024, s’est livré péniblement à une diatribe contre le « La méthode Bruno Le Maire »qu’il résume ainsi « sept années de décisions prises par pure idéologie néolibérale » menant à la« explosion du déficit et de la dette ».
Ciblant ses attaques contre le ministre démissionnaire de l’Economie et des Finances – dont il peine par ailleurs à prononcer le nom – Sébastien Delogu l’accuse d’une politique qui aurait consisté « Réduisez massivement les impôts des plus riches et soyez surpris par l’écart de recettes annuel de 70 milliards d’euros. » Ce faisant, le député s’emmêle dans les mots… mais aussi dans les chiffres. « Ma question est la suivante. » il demande à l’hôte de Bercy, « Vous vous apprêtez déjà à passer le relais au Rassemblement national quand vous critiquez la fraude de la CAF qui vaut 1,3 milliard d’euros pour stigmatiser les Français d’origine maghrébine, alors qu’on sait que vous n’avez rien dit, rien fait sur la fraude fiscale qui vaut 100 milliards d’euros, soit 600 fois plus ? »En réalité, le montant de la fraude fiscale avancé par l’élu rebelle vaut 77 fois le premier montant évoqué.
L’extrait vidéo de ce discours, relayé par la chaîne parlementaire LCP, a provoqué les moqueries de nombreux internautes. Y compris de certaines voix politiques, comme celle d’Aurélien Véron, élu LR à la mairie de Paris. « L’école de la deuxième chance ouvre une succursale à l’Assemblée nationale »l’élu s’est moqué.
En réponse, des députés de gauche ont défendu leur camarade, critiquant un « mépris de classe » envers celui qui, avant d’arriver sur les bancs de l’Assemblée, était vendeur de costumes, serveur et agent de sécurité. C’est comme chauffeur de taxi à Marseille que Sébastien Delogu s’est fait connaître en 2016, en menant le combat contre l’ubérisation de la profession. « J’ai envie de vomir face au mépris et aux moqueries dont mon collègue est victime »le socialiste Philippe Brun s’est indigné, considérant le député marseillais « bien plus utile au Parlement que bien des marionnettes qui se croient instruites. » « Ce buzz sur le manque de fluidité de sa lecture est indigne des valeurs de la République et de l’égalité des citoyensa écrit le sénateur socialiste Laurence Rossignol. « Siéger à l’Assemblée n’est pas un privilège réservé à l’élite et aux meilleurs de la classe. »
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