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La gauche se déchire après la menace brandie par LFI d’une procédure de destitution contre Emmanuel Macron

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La mort de l’acteur Alain Delon, survenue dimanche 18 août, a sans doute atténué la résonance du dernier coup de Jean-Luc Mélenchon dans une opinion publique encore assoupie par les vacances d’été. Mais une fois de plus, le fondateur de La France Insoumise (LFI) a ébranlé les murs de la gauche, fissurant le Nouveau Front populaire (NFP), un édifice fragile construit à la hâte en prévision des législatives.

Dans un texte publié dans La Tribune du dimanche Cosigné avec le coordinateur de LFI, Manuel Bompard, et la présidente du groupe à l’Assemblée nationale, Mathilde Panot, Jean-Luc Mélenchon accuse Emmanuel Macron de « coup d’État institutionnel » Et « abus de pouvoir ». Dans ce « avertissement solennel »LFI convoque le chef de l’Etat « accepter le résultat des élections législatives » et de « nommer Lucie Castets au poste de Premier ministre »sinon le mouvement déclenchera l’article 68 de la Constitution qui prévoit la possibilité de révoquer le Président de la République en cas de « manquement à ses devoirs ».

L’initiative « insoumise » a été concoctée en secret, en marge de la nouvelle union de la gauche. Manuel Bompard s’est contenté de prévenir ses partenaires par SMS samedi de la diffusion du texte le lendemain.

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Concrètement, la mise en œuvre de l’article 68 de la Constitution n’a aucune chance d’aboutir, compte tenu des équilibres politiques actuels. Une résolution doit d’abord être adoptée à la majorité des deux tiers de l’Assemblée nationale et du Sénat. Ensuite, une haute cour, composée d’élus des deux chambres, dispose d’un mois pour statuer, toujours à la majorité des deux tiers. La légitimité juridique de la démarche serait également remise en question. « Le chef de l’État agit dans le cadre de son rôle constitutionnel. En l’absence de majorité, il consulte les groupes politiques pour nommer un Premier ministre. »justifie l’Elysée qui dénonce « une agitation qui est loin d’être conforme à l’esprit de la République et à la lettre de la Constitution » et notez un « goût pour le désordre inquiétant ».

Au-delà de la faisabilité de la procédure, ce sont surtout les conséquences politiques de la démarche que redoutent les socialistes (PS), écologistes et communistes (PCF), à cinq jours d’un rendez-vous crucial avec Emmanuel Macron, en compagnie de Lucie Castets. Dimanche, tous se sont désolidarisés de leurs turbulents partenaires, conscients qu’une telle menace promet de compromettre définitivement les chances du NFP de gouverner, en offrant sur un plateau une bonne raison au chef de l’Etat de rejeter leur candidat à Matignon.

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Cammile Bussière

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