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La gauche peut gagner malgré les « divergences » entre les partis, estime l’ancienne ministre socialiste Marylise Lebranchu

Plusieurs partis de gauche, notamment le PS, le PCF, EELV et LFI, réclament « la constitution d’un nouveau front populaire » et « des candidats uniques dès le premier tour » des législatives anticipées.

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Marylise Lebranchu, ancienne ministre de la Justice, en janvier 2017. (MARTIN BUREAU / AFP)

« Oui »la gauche peut gagner aux prochaines élections législatives malgré les « différences » entre les parties et malgré les « pas beaucoup de temps » s’organiser, estime la socialiste Marylise Lebranchu, ancienne garde des Sceaux dans le gouvernement de Lionel Jospin, entre 2000 et 2002, présidente de la Fédération nationale des élus socialistes et républicains, entre 2010 et 2012, et députée sortante du Finistère.

franceinfo : Certains socialistes critiquent le Front populaire sur certains points de divergence. Es-tu d’accord avec eux?

Marylise Lebranchu : S’il nous restait du temps et de gros scores, nous pourrions discuter de tout cela. Il y a des différences, qui ont été vues, qui ont été exprimées, notamment par rapport au droit international appliqué au conflit israélo-palestinien, par rapport à ce qu’il faut faire ou ne pas dire ou ne pas faire avec M. Poutine. . Bref, il y a eu des divergences, notamment en matière de politique internationale. Je pense que compte tenu de la situation, de ces différences, on peut très bien, si on prend deux heures pour chacun, les régler. Sommes-nous d’accord pour Israël, la Palestine, deux États ? Oui. Faut-il libérer les otages ? Bien sûr. Faut-il un cessez-le-feu ? Oui. Le Hamas est-il un mouvement de résistance ? Parce que c’est ce qui a le plus choqué. Non, c’est une organisation terroriste classée. Il y a des choses simples à dire.

Il existe également des divergences sur la politique intérieure, par exemple sur la réforme des retraites…

Prendre sa retraite à 60 ans, ce n’est pas seulement cela. Ce sont tous des critères de pénibilité tombés avec le gouvernement Macron, qu’on pourrait remettre en place pour que ceux qui travaillent très dur puissent partir beaucoup plus tôt que les autres. Il y a beaucoup de choses sur lesquelles nous ne pouvons toujours pas être totalement d’accord, mais nous n’avons pas le choix, nous n’avons pas le choix.

Vous n’avez pas le choix face à la montée de l’extrême droite ?

Les gens qui ne croient plus à la politique se sont réfugiés dans deux partis d’extrême droite, notamment le RN. C’est extrêmement violent parce que ce parti n’a fait que jouer sur l’immigration et la précarité, mais n’a pas dit à tous ces gens en colère que le salaire minimum n’augmenterait pas, qu’on ne reviendrait pas sur le texte des retraites pour pouvoir faire alliance avec les Républicains, qu’on n’ira peut-être pas aussi loin en matière d’assurance-chômage, mais qu’on ne volera pas les riches et qu’on n’ira pas chercher des revenus là où ils sont. Bref, c’est un parti de droite, violemment à droite, puisque, à cette dure condition qu’il prédit pour ces populations, il ajoute la haine de l’autre. Il y a une urgence là-bas. Je reste convaincu que si ces gens en colère votent une autre fois, c’est-à-dire aux prochaines élections législatives, parce qu’ils n’ont pas confiance en nous, pour le Rassemblement national, alors la France sera d’extrême droite pour longtemps.

Êtes-vous inquiet de ces élections législatives du 30 juin et du 7 juillet ?

Oui, je suis inquiet, car il est très difficile de construire un accord en quelques heures et le président de la République le savait. Il est très difficile de mener une campagne en si peu de temps. On ne sait même pas s’il y aura des journaux dans les imprimeries. C’est très difficile et je pense qu’on n’aura peut-être pas le temps de démontrer ce qu’est réellement le Rassemblement national, notamment par rapport à ce qu’on appelle les classes populaires, qui sont en fait la classe de gens qui attendent un meilleur bien-être. progresser dans leur vie de tous les jours. Nous n’aurons peut-être pas assez de temps. C’est pourquoi je pense que, même s’il faut couvrir quelques circonscriptions en moins, en plus, pour les uns, pour les autres, cela en vaut la peine. Cela vaut vraiment la peine d’essayer d’obtenir la meilleure offre possible afin de pouvoir dire à ceux qui sont en difficulté qu’il y a de l’espoir. Or, aujourd’hui, ils n’en disposent pas encore.

Pensez-vous que la gauche a une chance de gagner ?

Oui, quand on regarde tous les résultats, oui, naturellement. Le Rassemblement national empêchera le progrès. Si nous parvenons à faire passer ce message cette première semaine, alors peut-être la deuxième semaine, nous pourrons faire passer l’autre message qui est de dire qui peut améliorer les conditions de vie de la majorité des Français. C’est la gauche qui, justement, a dans ses tripes, dans son cœur, dans son raisonnement, le fait que les inégalités sont trop violentes et qu’au Parlement, on peut corriger ça.

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