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La gauche face à la crise au Venezuela

Le président vénézuélien Nicolas Maduro brandit les signatures de l'accord sur la reconnaissance des résultats de l'élection présidentielle, à Caracas, le 9 août 2024.

Moins de trois quarts d’heure s’étaient écoulés depuis la proclamation contestée de la victoire de Nicolas Maduro à l’élection présidentielle vénézuélienne du 28 juillet, publiée sur X par Gabriel Boric : « Le régime Maduro doit comprendre que les résultats qu’il publie sont difficiles à croire. » Dix jours plus tard, le président chilien a réitéré l’exploit en déclarant qu’il n’avait aucun doute sur le fait que son homologue avait « a tenté de commettre une fraude ».

Contrairement à ce que l’on attendait de la gauche radicale dont il est issu, M. Boric n’a pas reconnu l’élection de M. Maduro, bien qu’il se soit également abstenu, pour l’instant, de reconnaître celle d’Edmundo Gonzalez, le candidat de l’opposition. Ce dernier a appelé à une manifestation « mondial »Samedi 17 août, pour « ratifier » la victoire de M. Gonzalez, qui affirme également avoir remporté l’élection présidentielle.

La réponse de Caracas à M. Boric ne s’est pas fait attendre : « Le masque est tombé, son gouvernement pinochetiste et putschiste est démasqué »« Nous avons été choqués par la décision du président vénézuélien, Yvan Gil, de quitter le pouvoir », a lancé le ministre vénézuélien des Affaires étrangères, Yvan Gil. En représailles, Caracas a expulsé le personnel diplomatique chilien, ainsi que celui de l’Argentine, du Costa Rica, du Pérou, du Panama, de la République dominicaine et de l’Uruguay, six pays gouvernés par la droite, et qui doutaient aussi de la victoire de Nicolas Maduro.

« Ne rompez pas le contact »

Sans surprise, Cuba et le Nicaragua ont félicité le président vénézuélien. Mais la gauche latino-américaine ne s’est pas, cette fois, ralliée à Nicolas Maduro : la Colombie, le Mexique et le Brésil se sont alignés sur l’Union européenne, voire les États-Unis, pour exiger des preuves de sa victoire et la publication des résultats du scrutin. Le clivage traditionnel droite-gauche semble ici avoir laissé place à une division entre régimes autoritaires et démocraties.

Certes, les déclarations officielles du leader brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, de la Colombie, Gustavo Petro, et du Mexique, Andrés Manuel Lopez Obrador (dit « AMLO »), ont été jusqu’à présent mesurées par rapport à celles de Gabriel Boric. « Mais les trois dirigeants sont engagés dans un processus de négociation avec Maduro, et ils marchent sur des œufs.explique Olivier Compagnon, professeur d’histoire contemporaine à l’Institut des hautes études latino-américaines. L’idée n’est pas de rompre le contact, mais de trouver une solution pacifique à la crise. »

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Le Brésil et la Colombie, en particulier, qui partagent des frontières avec le Venezuela, craignent une nouvelle vague migratoire, puisque 7 millions de Vénézuéliens ont déjà quitté leur pays au cours des dix dernières années. Jeudi 15 août, Lula et Gustavo Petro ont proposé la formation d’un gouvernement de coalition et la tenue de nouvelles élections. Une suggestion catégoriquement rejetée par l’opposition comme par le gouvernement.

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Cammile Bussière

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