Vêtue d’une robe à plumes dorées, la chanteuse francophone la plus écoutée au monde s’est produite aux côtés de la très sérieuse Garde républicaine, en uniforme, devant l’Académie française.
« Quelle fierté quand la France parle au monde », a réagi samedi matin sur X le coordinateur de La France insoumise Manuel Bompard, le Premier secrétaire du PS, Olivier Faure, saluant la célébration des « valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité auxquelles se sont ajoutées la sororité, la parité et l’inclusivité ».
C’est « la meilleure réponse à la montée du fascisme et de l’extrême droite (…) Quelle gifle aux obscurantistes », a commenté l’écologiste Sandrine Rousseau. De son côté, la cheffe des Verts Marine Tondelier souligne la diversité des 571 sportifs de la délégation française : « la plus belle réponse (aux) fascistes ».
Les critiques de la droite
Le dirigeant a retweeté une vidéo de la prestation de la chanteuse avec des commentaires élogieux : « en même temps », s’est réjoui Emmanuel Macron, « nommez-moi un meilleur duo ! », s’est enthousiasmé le Premier ministre démissionnaire Gabriel Attal.
Sa prestation, ainsi que la présence de drag queens recréant la Cène, du chanteur Philippe Katerine (presque) nu et d’un mannequin transgenre, ont cependant profondément déplu à une partie de la droite et de l’extrême droite.
La sénatrice Les Républicains des Bouches-du-Rhône, Valérie Boyer, a dénoncé « une vision de notre Histoire (…) qui cherche à ridiculiser les chrétiens », tandis que le président LR de la région Hauts-de-France Xavier Bertrand a néanmoins estimé que la cérémonie était « magnifique ».
« Quelle honte (…) L’ouverture des JO est un saccage de la culture française », a dénoncé Julien Odoul, porte-parole du Rassemblement national, l’eurodéputée Marion Maréchal dénonçant le « J-Woke 2024 ». « Sachez que ce n’est pas la France qui parle mais une minorité de gauche prête à toutes les provocations », a-t-elle ajouté.
Marine Le Pen, qui avait estimé il y a quelques mois que la présence d’Aya Nakamura était une tentative d’Emmanuel Macron d' »humilier le peuple français », n’a pas commenté la cérémonie, souhaitant samedi « bonne chance à tous nos sportifs (…) prêts à porter haut les couleurs de la France et à rendre le peuple français fier ».
Les évêques de France réagissent
La Conférence des évêques de France (CEF) a déploré samedi des « scènes de dérision et de moquerie de la chrétienté » lors de la cérémonie d’ouverture, qui comportait aussi, à leurs yeux, des « moments merveilleux ».
« La cérémonie d’ouverture proposée par le COJOP a offert hier (vendredi) soir au monde entier de merveilleux moments de beauté, de joie, riches en émotions et universellement salués. Cette cérémonie a malheureusement comporté des scènes de dérision et de moquerie du christianisme, que nous déplorons profondément », ont-ils écrit dans un communiqué, cosigné par les organisateurs des « Jeux sacrés » – un programme de l’Eglise catholique visant à réconcilier sport et foi.
Bien que les scènes ne soient pas spécifiquement évoquées, l’un des moments forts de la cérémonie était un tableau intitulé « Festivité » qui commence par l’image d’un groupe à une table, comprenant plusieurs drag queens, rappelant la Cène, le dernier repas de Jésus avec ses apôtres.