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La gauche défile contre Macron

Le rêve évanoui de voir la gauche à Matignon, le souhait largement crié d’imaginer Emmanuel Macron limogé et la  » colère «  Face à un vote jugé bafoué : des milliers de manifestants de gauche ont défilé samedi en France contre « Le coup d’État de Macron ».

Avec quelque 150 manifestations prévues dans toute la France, la gauche, LFI en tête, a choisi la rue comme échauffement avant un automne politique qui s’annonce chaud.

« Déni de démocratie », « Les Français n’ont pas voté pour ça », « qu’il (Macron) démissionne »:dans les cortèges, les mêmes mots, souvent, pour dire l’indignation, le ressentiment et la colère face à la nomination du LR Michel Barnier comme Premier ministre, un poste qu’Emmanuel Macron a refusé à Lucie Castets, la candidate du Nouveau Front populaire (NFP), arrivée en tête des législatives anticipées de juillet.

Cindy Rondineau, photographe de 40 ans, et son conjoint Aubin Gouraud, agriculteur de 42 ans, ont le coeur très à gauche mais disent ne pas avoir l’habitude de manifester.

Samedi matin, ils ont pourtant fait le déplacement de Chaumes-en-Retz à Nantes – une bonne trentaine de kilomètres – pour manifester car, disent-ils, ils sont « vraiment en colère ».

« Nous avons vraiment l’impression de ne pas être écoutés en tant qu’électeurs »le couple se laisse aller. « Et en plus de cela, on continue à nous diaboliser. »

Leur fille de 8 ans porte une pancarte « Macron, t’es foutu, les CE2 sont dans la rue » au milieu d’un cortège familial et bon enfant qui défilait derrière une banderole « Une seule solution : la destitution »La manifestation a rassemblé entre 2.500 selon la préfecture et 8.000 participants selon les organisateurs.

A l’autre bout de la France, la participation a été moindre à Nice. Dans un département où les listes RN, LR et l’union Ciotti-RN se partagent les neuf circonscriptions, entre 900 et 1.000 personnes, selon les sources, ont manifesté derrière la banderole. «Défendons notre démocratie».

Drapeaux des rebelles ou des Palestiniens flottant au vent, à Marseille, crient les organisateurs dans des mégaphones avant que la manifestation à l’appel des organisations syndicales de jeunesse, le PCF, LFI et l’Union départementale CGT 13, ne s’élance de la Porte d’Aix.

Dans les cortèges, des jeunes de coeur à gauche sont venus nombreux. Cette journée de mobilisation a été initiée fin août par deux syndicats étudiants et lycéens.

« Du côté de Macron, je pense que peu importe le résultat du scrutin, il avait déjà en tête qui il voulait mettre au pouvoir, je pense qu’il voulait un scrutin de grande ampleur avec la dissolution… la Ve République s’effondre. Je pense que de toute façon exprimer son suffrage ne servira à rien tant que Macron sera au pouvoir. »fustige Manon Bonijol, 21 ans, venue manifester à Paris.

Depuis une place de la Bastille pas complètement remplie, Abel Couaillier, 20 ans, étudiant qui a fait campagne pour François Ruffin aux législatives, avoue être « étourdi » par nomination de Michel Barnier : « un vieil éléphant politique qui n’a rien à voir avec les aspirations affichées par les Français ».

« Je suis encore jeune, je veux croire que nous pouvons changer les choses et je continuerai à voter, c’est la seule façon dont nous pouvons faire changer les choses »il continue.

Alexandra Germain, 44 ans, chef de projet, est plus amère : « C’est une dictature qui s’installe. Cela fait un moment qu’on ne nous écoute plus dans la rue, maintenant on ne nous écoute plus dans les urnes. Manifester est ma seule façon de dire que je ne suis pas d’accord, même si je suis bien conscient que ça ne sert à rien. »

New Grb1

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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