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La fusion d’Airbus Space et de Thales Alenia Space fait peser un risque sur l’emploi à Toulouse

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Airbus Defence & Space et Thales Alenia Space seraient entrés en négociations pour rapprocher leurs activités satellites. Une fusion aurait des conséquences sur l’emploi à Toulouse, considérée comme la capitale européenne de l’espace.

C’est un faux-semblant qui agite l’industrie spatiale européenne depuis une vingtaine d’années. Airbus Space et son concurrent Thales Alenia Space pourraient se rapprocher. Les divisions spatiales d’Airbus et de Thales seraient entrées en discussions préliminaires pour fusionner les deux entités autour des activités satellitaires.

Concours New Space

Si ces deux entreprises sont depuis des années de sérieuses rivales l’une pour l’autre, les bouleversements du marché spatial mondial les poussent à rapprocher leurs activités dans le domaine des satellites. L’essor du New Space, qui, grâce aux start-ups et à une approche plus économe de l’espace, a démocratisé l’accès à l’espace et multiplié le nombre de nouveaux concurrents. Des entreprises historiques dites « legacy » comme Airbus ou Thales Alenia Space se retrouvent en concurrence avec des acteurs plus petits, plus agiles, moins chers… comme Space X d’Elon Musk.

Déjà trois tentatives de fusion

L’idée est donc de s’associer pour créer un champion mondial européen du satellite. Des tentatives de rapprochement avaient déjà été faites dans les années 2000 par les deux entreprises au moins à trois reprises, avec une dernière tentative en 2019 avant le Covid. Elles s’étaient heurtées aux règles de concurrence de l’Union européenne. Cette fois, Bruxelles serait plus facile à convaincre, d’autant que l’espace européen traverse une période difficile.

Airbus avait sous-estimé le coût de développement de ses nouveaux satellites de télécommunications géostationnaires Onesat tout en surestimant leurs perspectives commerciales. La division Espace a déjà provisionné 600 millions d’euros dans ses comptes pour 2023 et vient de révéler une nouvelle provision de 900 millions d’euros.

Attention à l’emploi à Toulouse

Cette fusion titanesque à mener sur le plan industriel, financier et juridique pourrait prendre de nombreux mois voire des années. Le volet social sera central puisque des doublons d’effectifs surviendront inévitablement. A Toulouse, Airbus Space emploie près de 5 000 salariés tandis que son cousin TAS en emploie 2 700 (+ 2 500 à Cannes) et avait lancé en juin dernier un plan de suppression de 715 postes. Avec 12 600 salariés, la Ville Rose concentre 38 % des effectifs spatiaux en France.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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