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La frégate multimissions « Alsace » rentre saine et sauve de mer Rouge à Toulon

De la mer Rouge à… Baton Rouge. De retour à Toulon hier matin, l’équipage de la frégate multimissions (Fremm) Alsace » a pu poser des questions en entendant le National Navy Band, en version sextet, jouer « Dixieland ». Jazz très traditionnel de la Nouvelle-Orléans. Mais non, la Tour Royale, le Mont Faron et surtout les familles qui attendaient sur le quai, tout indiquait qu’il était bien de retour chez lui.

Stressant pour les familles

Un retour vécu comme un soulagement par ceux restés en France, tant ces trois mois de mission en mer Rouge et dans l’océan Indien ont été angoissants. « C’est un retour un peu particulier car la mission a été longue, intense et surtout stressante. Le bateau revient d’une véritable mission de guerre, au cours de laquelle il a été visé par des missiles. Même si nous avons confiance en notre Marine, nous avons ressenti plus d’inquiétude que habituel »déclarent d’une seule voix Violette et Abeille, respectivement épouse et mère du commandant adjoint de l’équipage duAlsace. Venue accueillir son mari avec ses trois jeunes enfants, Marine confirme : « J’ai vraiment pris conscience de la dangerosité de la mission en regardant un reportage de France 2. Et même si je suis resté assez serein, je suis heureux que cela se soit produit ».

Photo Valérie Le Parc.

A l’écoute du témoignage du capitaine Jérôme Henry, commandant duAlsaceon comprend mieux pourquoi. « Dès son arrivée sur zone, le pétrolier Marlin Luanda était en feu après avoir été touché par un missile Houthi. Quelques semaines plus tard, trois morts et quatre blessés graves sont signalés à bord du vraquier. Véritable confiance. Nous avons été véritablement confrontés à un niveau de violence jamais vu depuis la guerre des pétroliers (1) ».

L’interception de missiles balistiques : une première !

Pour les familles des marins de la frégate multimissions Alsace, ces trois mois de mission en mer Rouge ont été source d’inquiétude. Photo Valérie Le Parc.

Pas de ronde d’observation. Les marins duAlsace a dû s’adapter très rapidement au contexte même si, de l’aveu même du pacha, « Les Houthis ne sont pas des concurrents haut de gamme ». En trois mois de missions, le Fremm aura tiré plusieurs de ses missiles antiaériens et antibalistiques Aster 15 et 30. Et aura même détruit un drone suicide Houthi doté d’une mitrailleuse de 7,62 mm montée à bord de l’hélicoptère Panther de la Flottille 36 F. « L’interception de missiles balistiques, qui se déplacent à des vitesses bien supérieures à la vitesse du son, est une première pour la Marine. Et l’installation, en seulement quinze jours, du système optronique Paseo XLR, qui permet d’identifier des cibles à de plus grandes distances, s’est avérée très précieuse. »confie le commandant Henry.

Quant à la façon dont l’équipage a vécu ces trois mois de pression extrême ? « Selon les postes, le ressenti est différent. Nous avons beaucoup échangé entre nous pour partager nos expériences. Maintenant, nous devrons réaliser un travail important auprès de nos familles qui ont découvert la réalité de notre mission à travers les médias ».

1. Au milieu des années 1980, lors du conflit entre l’Irak et l’Iran, les belligérants ont attaqué de nombreux pétroliers dans le golfe Persique et dans le détroit d’Ormuz.

De retour à Toulon, le capitaine Jérôme Henry, commandant de l’Alsace, se demande comment les Houthis sont si bien informés pour cibler les navires naviguant au large du Yémen. Photo Valérie Le Parc.

Eleon Lass

Eleanor - 28 years I have 5 years experience in journalism, and I care about news, celebrity news, technical news, as well as fashion, and was published in many international electronic magazines, and I live in Paris - France, and you can write to me: eleanor@newstoday.fr
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