La frégate française Prairial a traversé le détroit de Taiwan, malgré l'activité de la marine chinoise
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La frégate française Prairial a traversé le détroit de Taiwan, malgré l’activité de la marine chinoise

La frégate française Prairial a traversé le détroit de Taiwan, malgré l’activité de la marine chinoise

Le 21 octobre, quelques jours après des manœuvres militaires chinoises à grande échelle autour de Taïwan, le « destroyer » américain USS Higgins a été rejoint par la frégate canadienne NCSM Vancouver dans le détroit de Taïwan.

En vertu du droit maritime international, le passage « inoffensif » des navires militaires est autorisé à travers les détroits. Sauf que Pékin considère que Taïwan constitue un continuum entre ses eaux territoriales, sa zone contiguë et sa zone économique exclusive (ZEE). D’où ses protestations lorsque des forces navales étrangères y transitent, généralement dans le cadre d’opérations censées défendre la liberté de navigation (FONOP – Freedom of Navigation OPerations). C’était également la mission de l’USS Higgins et de sa flotte canadienne.

« Dans le cadre des opérations normales, les navires ont transité par le détroit de Taiwan (…) conformément au droit international. (…) Aucun membre de la communauté internationale ne devrait être intimidé ou contraint de renoncer à ses droits et libertés. Les navires et avions américains opèrent conformément au droit international, souvent aux côtés de nos alliés et partenaires, en mer et dans les airs, pour garantir que toutes les nations puissent faire de même sans crainte ni défi. » a déclaré un porte-parole de la 7e flotte de la marine américaine à Star and Stripes.

Cependant, comme prévu, la Chine a protesté contre ce transit. « Les actions des États-Unis et du Canada perturbent la paix et la stabilité dans le détroit de Taiwan », a déclaré le colonel Li Xi, porte-parole du commandement du théâtre de l’Est de l’Armée populaire de libération (APL). « Nos troupes sont toujours en alerte et défendent résolument la souveraineté et la sécurité nationales ainsi que la paix et la stabilité régionales », a-t-il ajouté.

En septembre, l’Allemagne avait eu droit à des commentaires similaires, après le transit de la frégate Baden-Württemberg et du navire ravitailleur Frankfurt am Main par le détroit de Taiwan. Pour rappel, une telle manœuvre n’avait pas été réalisée par la Deutsche Marine depuis le début des années 2000.

Déployée alors dans la région Indo-Pacifique, la frégate française Bretagne aurait également pu emprunter le détroit de Taiwan. Mais, de retour à Brest après sept mois de mission, elle est restée à l’écart. Cela ne signifie pas pour autant que la Marine nationale évite ce passage.

Ainsi, le 29 octobre, le ministère taïwanais de la Défense indiquait qu’un « navire de la marine française traversait (…) le détroit de Taiwan du sud vers le nord ». Il a ajouté : « Durant cette période, les forces armées taïwanaises ont maintenu un contrôle total sur l’espace maritime et aérien environnant, la situation restant normale. »

Le navire en question ne peut être que la frégate de surveillance Prairial. En effet, selon le dernier point sur l’état opérationnel publié par le ministère des Armées, « après deux semaines de navigation et de préparation en mer », ce navire est arrivé à Cebu (Philippines) le 22 octobre, avant de repartir pour se diriger vers le Mer du Japon et effectuer une patrouille au « bénéfice de la mission onusienne ECC (Enforcement Coordination Cell) », chargée de surveiller l’application des sanctions prises contre la Corée du Nord.

A noter que le ministère taïwanais de la Défense a également repéré, le même jour, la présence de sept navires de la composante navale de l’APL autour de l’île.

Cela dit, ce n’est pas la première fois qu’un navire de la Marine nationale française navigue dans le détroit de Taiwan… Mais hormis une note de protestation envoyée par Pékin à Paris après un transit de la frégate Vendémiaire, en avril 2018, Les passages des navires français ne font généralement pas l’objet de commentaires officiels de la part de la Chine. Ce qui ne veut pas dire que les autorités chinoises se désintéressent…

« On a beaucoup d’éléments qui montrent un changement de posture (chez les Chinois, ndlr). Nos bateaux sont systématiquement suivis, parfois contraints de manœuvrer devant les navires chinois pour éviter une collision, au mépris des règles de liberté de navigation que nous défendons », explique l’amiral Pierre Vandier, alors chef d’état-major. de la Marine Nationale (CEMM), dans un entretien accordé au journal Le Monde, en juillet 2021.

Photo : Frégate de surveillance Prairial – Marine Nationale

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