la « fraude massive » n’en est pas une
Beaucoup de bruit pour rien. La dite « fraude massive » aux retraites françaises en Algérie est en fait un « fable », assure le quotidien français L’Opinion. La Caisse nationale d’assurance vieillesse (CNAV) a produit des chiffres qui nient définitivement l’ampleur donnée au phénomène.
Selon ce qui a été dit jusqu’à présent, les familles algériennes ne déclarent pas le décès de leur parent retraité de France pour continuer à percevoir indûment la pension à leur place. Nous sommes allés jusqu’à dire ironiquement que l’Algérie est le pays qui compte le plus de centenaires au monde. Tout cela est faux, comme le révèle une enquête menée par la CNAV.
Pour son directeur général, Renaud Villard, cité par L’Opinion, « il y avait un double fantasme » qui consistait à croire qu’il y avait « des centaines de milliers de faux centenaires algériens » de la France et que leurs familles recevraient indûment leurs pensions.
La CNAV a mené sa propre enquête. Elle a dépêché deux personnes au consulat de France à Alger, chargées d’examiner les dossiers et de déceler d’éventuelles fraudes. Les résultats de l’enquête et les chiffres dévoilés par Renaud Villard démentent catégoriquement les allégations de fraude visant les retraités algériens.
Retraités algériens de France : « Il y a eu un énorme doublé »
Là » fraude massive » est immédiatement licencié puisque, au total, il y a moins de 1 000 centenaires algériens bénéficiant d’une pension de la CNAV française et non de la « des centaines de milliers », sur un total de 340 000.
L’enquête a porté sur 2 000 personnes âgées de plus de 95 ans, invitées à venir confirmer leur identité. Seules 370 personnes n’ont pas répondu pour prouver qu’elles étaient toujours en vie. Leurs pensions, souvent très faible « , ont été suspendus, a indiqué le PDG de la CNAV qui a indiqué que ses services se concentreront désormais sur les retraités algériens de plus de 90 ans, au nombre de 31.000.
Il s’agit, selon lui, de sujets à risque, expliquant qu’ils pourraient être décédés sans que la CNAV en soit informée, en raison du manque d’échange de données d’état civil entre les deux pays et aussi en raison de la possibilité de se voir délivrer de faux documents.
Désormais, un contrôle sera effectué tous les quatre ans pour s’assurer que ces personnes sont toujours en vie.
La CNAV utilise les échanges avec les Etats civils étrangers, notamment ceux du Portugal, de l’Italie, de l’Espagne, de l’Allemagne et de la Belgique, échanges qui seront étendus à la Pologne, au Royaume-Uni ou au Danemark.
Son objectif est d’atteindre un taux de décès de 50 %. Pour les autres pays, dont l’Algérie, il s’agit actuellement du contrôle des cas suspects, c’est-à-dire des pensionnés les plus âgés.
Dès juin prochain, le fonds français introduira un nouvel outil de vérification. Il s’agit d’utiliser la caméra d’un smartphone intelligent et de vérifier si l’image est conforme à la carte d’identité biométrique utilisée. Cette technique est déjà utilisée dans le contrôle des aéroports.
Ce système touchera 80% des 1,2 million de retraités résidant à l’étranger, selon le directeur de la CNAV.
Concernant la fraude aux retraites en général, c’est-à-dire incluant les cas en France et dans tous les pays, le responsable a indiqué qu’elle est de l’ordre de 0,3% et coûte à la CNAV entre 40 et 80 millions d’euros par an.
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