La fraude aux plaques d’immatriculation a presque doublé en 10 ans
Quelque 22 000 plaintes ont été déposées en un an pour des cas de « doublet », c’est-à-dire de vol de plaque d’immatriculation. L’association « 40 millions d’automobilistes » et le député Luc Geismar ont proposé une loi pour lutter contre ce fléau qui touche de plus en plus d’automobilistes.
En 10 ans, le phénomène des vols de plaques d’immatriculation a quasiment doublé. C’est le constat partagé par l’association « 40 millions d’automobilistes ». Dans un communiqué ce mardi, la première entité de défense des automobilistes de France indique que quelque 22 008 plaintes pour « pourpoints » ont été déposées en 2022, contre moins de 13.600 en 2010. Avec le député Modem Luc Geismar, une proposition de loi co-écrite a été déposée le 11 avril, indique l’association.
Cette escroquerie, passible de 30 000 euros maximum, de 7 ans de prison et d’un retrait de 6 points sur le permis de conduire, consiste à usurper une plaque d’immatriculation pour frauder en cas d’amende. En Charente par exemple, une habitante a écopé de pas moins de 64 amendes pour stationnement à Paris, sans qu’elle y ait jamais été, et accumule ainsi 6 400 euros d’amendes pour des fautes qu’elle n’a pas commises. pas engagé, indique Ouest-France.
Certificat d’immatriculation requis
Selon « 40 millions d’automobilistes », les chiffres du ministère de l’Intérieur, calculés à partir des plaintes déposées, sont encore en deçà de la réalité. Car de nombreux automobilistes, ignorant la fraude, paieront l’amende. Résultat, l’association estime entre 400 000 et un million le nombre total de cas de « pourpoints ».
Pour contrer ce phénomène, le député de Loire-Atlantique Luc Geismar propose de rendre obligatoire la présentation de la carte grise du véhicule et d’une pièce d’identité du conducteur pour obtenir une plaque d’immatriculation. Le projet de loi a été déposé à l’Assemblée nationale le 11 avril 2024. Selon l’élu, un tel contrôle permettrait de mettre fin à la« hémorragie des doublets » en évitant « 90% à 95% » cas de fraude. « C’est d’autant plus indispensable qu’à ce jour, tous les contrôles routiers passent systématiquement par le numéro de plaque d’immatriculation, comme le contrôle lié à l’assurance véhicule, suite au retrait de la vignette en avril dernier »souligne Pierre Chasseray délégué général de « 40 millions d’automobilistes ».