La France veut conserver deux pistolets de Napoléon Ier considérés comme « un trésor national »
Un décret du ministère de la Culture permet à l’Etat français d’acquérir ces armes, qui doivent être vendues aux enchères le 7 juillet à Fontainebleau.
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Le ministère de la Culture a publié samedi 6 juillet au Journal officiel un décret interdisant l’exportation d’une paire de pistolets ayant appartenu à Napoléon Ier et avec lesquels il a tenté de se suicider, qui doivent être mis en vente dimanche.
Ils ont « destiné à rejoindre les collections nationales avec le sabre dit des empereurs, qui avait été offert à la même époque par l’Empereur récemment déposé au général Caulaincourt »le ministère précise dans son décret. « Cet ensemble de biens présente un intérêt patrimonial majeur du point de vue historique et artistique et doit être considéré comme un trésor national »a indiqué la Commission Consultative des Trésors Nationaux, dans un avis publié au Journal Officiel, qui soutient le refus du certificat d’exportation.
Cette décision intervient à la veille de la vente aux enchères à Fontainebleau (Seine-et-Marne) par les maisons de ventes Osenat et Rossini de ces deux pistolets ayant appartenu à Napoléon Ier jusqu’à sa première abdication. Vendus dans leur coffret en bois précieux (ronce de noyer, ébène, velours vert brodé d’or…) et avec leurs accessoires, « Ces deux pistolets à percussion, incrustés d’or et d’argent, où est représenté le profil de l’empereur, sont estimés entre 1,2 et 1,5 million d’euros »Jean-Pierre Osenat, expert, a indiqué à l’AFP.
Napoléon Ier « les avait spécialement commandés à l’armurier Louis Marin Gosset, travaillant à la manufacture de Versailles »Il détaille. Elles sont liées à sa tentative de suicide à Fontainebleau dans la nuit du 12 au 13 avril 1814, lors de sa première abdication.
« Après la défaite de la campagne de France, il fut totalement déprimé et voulut se suicider avec ces armes mais son grand écuyer Caulaincourt (Armand Augustin Louis, marquis de Caulaincourt, duc de Vicence, 1773-1827) lui enleva la poudre. Napoléon prit alors du poison mais le vomit et ne mourut pas. »a déclaré Jean-Pierre Osenat.
« L’Empereur offrit alors les deux pistolets avec épée à Caulaincourt en souvenir de sa fidélité dans ces jours sombres. Ils sont restés depuis dans sa famille qui décida de s’en séparer »a déclaré l’expert.
« Quelle que soit sa valeur et son ancienneté, un bien culturel qualifié de trésor national ne peut quitter la France que temporairement, avec retour obligatoire »explique le site du ministère de la Culture. Le refus d’un certificat d’exportation ouvre un délai de 30 mois pendant lequel l’administration française peut faire une offre d’achat au propriétaire de l’œuvre, qui a le droit de refuser. Si l’État renonce à l’acquisition, l’œuvre peut alors quitter le territoire national.