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La France « vassale » de l’Otan ? Jean-Luc Mélenchon fait enrager le ministre des Armées

Sébastien Lecornu, quittant l'Élysée le 6 mars 2024.
STÉPHANE DE SAKUTIN / AFP Sébastien Lecornu, quittant l’Élysée le 6 mars 2024.

STÉPHANE DE SAKUTIN / AFP

Sébastien Lecornu, quittant l’Élysée le 6 mars 2024.

POLITIQUE – La France a-t-elle cédé le fleuron de sa marine, le porte-avions Charles-de-Gaulle, à l’Otan ? Le fondateur de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon s’est indigné, ce vendredi 12 avril, de voir le Charles-de-Gaulle « passer sous commandement » de l’alliance transatlantique. Cela a provoqué l’agacement du ministre des Armées Sébastien Lecornu, qui a dénoncé  » mensonge « .

« La France ne perd jamais le commandement de ses forces placées sous pavillon de l’OTAN. Nous sommes souverains. Notre porte-avions sera le fer de lance de cette mission menée avec nos alliés »a répondu le ministre, qui appelle à « ne cédez pas aux mensonges ».

A l’origine de cet échange sous le contrôle opérationnel de l’OTAN. Une grande première.

Sauf que ce que ne dit pas Jean-Luc Mélenchon, c’est qu’il s’agit d’une mission temporaire qui ne devrait durer que 15 jours. «  A tout moment nous pouvons récupérer le mandat, et en un claquement de doigts récupérer le commandement national en cours d’opération si nécessaire »a déclaré le vice-amiral français Didier Maleterre, numéro deux du commandement maritime de l’OTAN, lors de l’annonce.

Le porte-avions français a déjà participé aux exercices et opérations de l’Otan, mais toujours sous contrôle national. La mission permettra à la France « se mettre au pas en se mettant au même niveau que nos alliés. Nous apprendrons aussi beaucoup”a estimé le commandant du groupe aéronaval français, le contre-amiral Jacques Mallard.

Le CDG prêté à l’Otan, une mission au double intérêt

Sur le plan diplomatique, la mission a un double intérêt. Pour la France, il s’agit d’abord de retrouver de la crédibilité, après les déclarations en 2019 d’Emmanuel Macron sur l’OTAN en « état de mort cérébrale » et tandis que d’autres pays de l’Alliance atlantique ont un temps critiqué le soutien français à Kiev, qu’ils jugeaient trop léger après l’invasion russe de l’Ukraine. Au niveau international donc, cette mission «C’est un message pour les Russes. Face à la menace grandissante, l’efficacité collective prime. »» commente auprès de l’AFP Pascal Ausseur, directeur général de la Fondation méditerranéenne d’études stratégiques.

Cette mission « reflète notre engagement commun à renforcer la coopération et à garantir l’interopérabilité dans un environnement de sécurité difficile »a ajouté la porte-parole de l’Otan, Farah Dakhlallah.

Mais bien avant ces déclarations d’intention, Jean-Luc Mélenchon et la France Insoumise n’ont jamais caché leur opposition à la participation française à l’Otan. Le 7 mars 2022, celui qui était alors candidat à l’Élysée s’attaque par exemple à un « organisation inutile ». « Tout ce qui concerne notre défense, la manière de l’organiser, de penser les relations internationales, doit être repensé avec le souci de ne pas accepter (…) un ordre mondial dans lequel il y aurait d’un côté l’OTAN et de l’autre l’autre un bloc russo-chinois », a-t-il déclaré en proposant la sortie de la France de l’alliance militaire.

Une position qu’il occupe toujours, au point que sa libération le X ce vendredi lui a valu d’être comparé aux souverainistes de droite, eux aussi hostiles à l’alliance. « Nouvel excès de Jean-Luc Mélenchon, mais pas que (Philippot et Asselineau sur la même ligne) »écrit par exemple la députée européenne Horizons Nathalie Loiseau.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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