La France va établir une coopération avec la Belgique pour recréer une filière de munitions de petit calibre
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La France va établir une coopération avec la Belgique pour recréer une filière de munitions de petit calibre

La France va établir une coopération avec la Belgique pour recréer une filière de munitions de petit calibre

En 2017, à la suite d’un rapport parlementaire publié quelques mois plus tôt et malgré les réserves constamment exprimées par la Direction générale de l’armement (DGA), Jean-Yves Le Drian, alors ministre de la Défense, prend l’initiative de relancer la production de munitions de petit calibre. en France, en s’appuyant sur Thales, NobelSport (pour les poudres) et Manurhin (pour les machines-outils). Et ce malgré le fait que cette capacité industrielle avait été démantelée en 2000, avec la fermeture par Giat Industries de son usine située au Mans.

« C’est une question de souveraineté nationale. (…) Nous faisons du ‘made in France’ en actes, et non en paroles», expliquait M. Le Drian, lors de la visite de la poudrière de Pont-de-Buis (Finistère), en mars 2017.

A l’époque, on estimait que l’investissement nécessaire pour relancer une telle filière s’élèverait à 100 millions d’euros et que sa rentabilité serait assurée « à partir d’une production annuelle de 60 millions de cartouches à condition qu’« un niveau constant de commandes soit assuré pendant la période ». cinq premières années ».

Toutefois, le nouveau gouvernement issu des élections législatives de juin 2017 a repris les arguments avancés par la DGA concernant ce projet de relocalisation, à savoir que la rentabilité économique risquait de ne pas être atteinte et que l’offre mondiale en matériels de munitions de petit calibre était largement suffisante pour assurer l’approvisionnement des forces armées ainsi que celui des forces de sécurité intérieure.

Cependant, le débat sur la relance d’une filière française dédiée aux munitions de petit calibre s’est poursuivi par la suite, que ce soit à travers des rapports parlementaires ou des questions écrites adressées au ministère des Armées.

D’autant que la pandémie de covid-19 et la guerre en Ukraine ont provoqué des difficultés d’approvisionnement, notamment en munitions de 9 mm. Et ce au point que le ministère de l’Intérieur réfléchit désormais à relancer une capacité de production nationale au profit des forces de sécurité intérieure et d’autres acteurs de la sécurité (douanes, police municipale, administration pénitentiaire, etc.).

De son côté, en décembre, au Sénat, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a annoncé avoir confié au délégué général à l’armement, Emmanuel Chiva, la mission de « documenter les coûts de recréation d’un secteur » de petite des munitions de gros calibre, « notamment en travaillant de concert avec tous les milieux concernés ». Les conclusions de cette étude devraient être connues prochainement.

Entre-temps, le 21 mai, à la suite d’un entretien entre M. Lecornu et Ludivine Dedonder, son homologue belge, le ministère des Armées a annoncé la signature d’une lettre d’intention visant à établir un partenariat entre la France et la Belgique sur les munitions de petit calibre. .

« Ce secteur ayant disparu en France, l’objectif est de le recréer en s’appuyant sur les compétences belges. Ce nouveau volet doit inclure la création d’une chaîne d’assemblage de munitions en France et l’achat de munitions directement auprès de l’industrie belge. Les industriels travaillent à ce stade sur les questions de financement de l’investissement, le projet devant démarrer dans les prochains mois », a expliqué le ministère des Armées via un communiqué.

L’hypothèse d’une éventuelle coopération entre la France et la Belgique en matière de munitions de petit calibre a été évoquée par la Direction générale des ressources matérielles (DGRM) de la Défense belge en octobre 2022.

L’entreprise a indiqué vouloir s’appuyer sur l’armurier FN Herstal, auprès duquel le ministère français des Armées a commandé 2 600 fusils de précision SCAR-H PR (Precision Rifle) pour les besoins de l’armée. Il a également été question d’associer les Pays-Bas et le Luxembourg, l’objectif étant d’avoir en commun des armes et des munitions identiques afin de sécuriser les stocks.

Par ailleurs, deux autres lettres d’intention ont été signées par M. Lecornu et Mme Dedonder. Le premier vise à consolider la coopération scellée dans le cadre du programme CaMo (Motorized Capacité). « La Belgique a ainsi démontré sa volonté d’acquérir 28 canons César, ainsi que 24 Griffon/MEPAC (mortier embarqué d’appui au contact) », a rappelé le ministère des Armées.

Quant au second, il concerne la création d’un « champion franco-belge » dans le domaine des véhicules armés « bas de gamme », avec la « fusion » entre John Cockerill Defence et Arquus. « Les deux Etats ont exprimé le souhait de conserver un contrôle fort sur l’entreprise issue de cette fusion, et l’entreprise belge a pris des engagements substantiels sur l’activité d’Arquus et ses emplois en France », a souligné le ministère.

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