La France tire l’économie européenne vers le bas. En effet, la croissance de l’activité du secteur privé européen ralentit. L’indice S&P Global PMI qui montre cela pointe la situation politique instable actuelle en France liée aux élections législatives anticipées.
Calculé sur la base de l’enquête de conjoncture, l’indice Flash PMI dévoilé vendredi 20 juin par le spécialiste américain de l’information et de l’analyse financière S&P Global, montre un ralentissement de la croissance de l’économie européenne.
Évalué en juin à 50,8 contre 52,2 en mai, l’indice a ainsi enregistré une baisse pendant trois mois consécutifs. Pour S&P Global, c’est la situation politique instable en France qui freine cette progression de l’activité des entreprises du secteur privé européen. Par ailleurs, il faut savoir qu’au-dessus de 50, on considère que l’activité augmente et vice versa.
La situation politique instable en France pèse sur l’économie européenne
En effet, les données publiées par S&P Global et Hamburg Commercial Bank (HCOB), une banque allemande basée à Hambourg, montrent qu’en réponse à l’incertitude liée aux élections législatives anticipées en France, les entreprises françaises retardent ou annulent les commandes. autres. Cela empêche la France, selon les mêmes statistiques, de contribuer à la croissance dans l’ensemble de l’Union européenne.
Cyrus de la Rubia, économiste à la Banque Commerciale de Hambourg (HCOB), le confirme et indique que c’est en fait la situation politique instable en France qui a probablement suscité « de fortes inquiétudes parmi les entreprises quant aux politiques économiques du prochain gouvernement et a poussé beaucoup d’entre eux à suspendre leurs commandes et leurs investissements.
Norman Liebke, économiste à la même banque, va dans le même sens en affirmant que « l’incertitude liée aux prochaines élections législatives génère une certaine paralysie des entreprises françaises, qui craignent une dégradation de la situation économique. En fait, certains répondants à l’enquête attribuent la baisse de leur activité aux prochaines élections.»
Dans le secteur des entreprises, le ralentissement de la croissance est visible dans l’activité manufacturière, qui a enregistré la plus forte baisse depuis six mois. L’indice s’est établi à 46 en juin, contre 49,3 en mai. Cela montre la baisse marquée de l’activité sur ce créneau qui connaît une baisse marquée des commandes. Dans le secteur des services, les prix restent supérieurs à la moyenne avec l’indice PMI établi en juin à 52,6, contre 53,2 en mai.
Franziska Palmas, de Capital Economics, estime que les prix pratiqués dans ce secteur « restent bien supérieurs à leur moyenne de long terme, et l’indice a même recommencé à augmenter en Allemagne, ce qui renforce l’idée que la Banque centrale de l’Union européenne (BCE) fera une pause en juillet.
En effet, la Banque centrale européenne, qui a réduit ses taux directeurs depuis le 6 juin 2024, a fondé sa décision sur des prévisions de croissance de l’économie européenne revues à la hausse pour la zone euro au cours de l’année 2024. Mais ce ralentissement de la dynamique de progression pourrait conduire lui d’être plus prudent.
