La France réussit ses débuts, sans convaincre
Sans convaincre et malgré une prestation très brouillonne, l’équipe de France a réalisé l’essentiel en remportant sa première rencontre à l’Euro-2024 contre l’Autriche (1-0), lundi à Düsseldorf.
Après deux journées marquées par les positions claires de Marcus Thuram et Kylian Mbappé au sujet de la crise politique française et des prochaines élections législatives (30 juin et 7 juillet), les Bleus ont su faire abstraction de ce contexte lourd pour se lancer dans leur aventure. sur la bonne voie.
Peut-être quelque peu crispés et crispés après 48 heures durant lesquelles l’enjeu sportif a été largement éclipsé, les vice-champions du monde, qui comptent parmi les grands favoris du tournoi, ont parfois souffert et leur jeu a globalement manqué de fluidité. Quant au réalisme, il les a fuis sur plusieurs occasions de break. Mais ils ont réussi à faire la différence et à arracher trois points qui leur permettront sans doute de se libérer pour la suite de la compétition.
Didier Deschamps s’est ainsi montré fidèle à sa légende en remportant pour la 6ème fois son premier match en phase finale en tant qu’entraîneur.
Lors d’une première période où les occasions ont été très rares, la délivrance est venue des pieds de celui que tout le monde attendait, à savoir Kylian Mbappé. La superstar française a su se montrer décisive en débordant côté droit avant d’adresser un centre de la tête dans son propre but par le malheureux Maximilian Wöber (38e).
Le capitaine de l’équipe de France, qui avait fait sensation la veille en conférence de presse en réclamant une barrière pour « extrêmes » lors des élections législatives, transformé en sauveur, comme il sait si bien le faire, pour sa 80e sélection.
Énorme Kanté
Après une saison chaotique au PSG, une préparation délicate avec divers pépins physiques (dos, genou) et quatre entraînements manqués, le futur attaquant du Real Madrid ne semblait pas particulièrement gêné sur le plan athlétique et c’est à ses pieds que se sont produits les actions les plus dangereuses. (9e, 45e+1, 54e avec un duel inexplicablement raté, seul devant le gardien autrichien, Patrick Pentz).
Il est cependant sorti dans les arrêts de jeu le nez en sang après une collision avec le défenseur autrichien Kevin Danso.
Pour le reste, la production française était plutôt médiocre. Les deux autres attaquants, Ousmane Dembélé et Marcus Thuram, ont eu beaucoup de déchet et l’animation offensive a été très terne, à l’image des dernières sorties des Bleus.
Le choix de Deschamps de titulariser Adrien Rabiot au milieu de terrain était cependant judicieux. Même si le milieu de la Juventus Turin n’avait plus joué depuis le 20 mai pour cause de blessure, il a fait du bien aux Français avec à ses côtés l’infatigable et toujours précieux N’Golo Kanté, de retour pour cet Euro après deux ans d’absence et d’exil en Arabie Saoudite. (Al-Ittihad).
« NG » a été énorme en fin de match pour couper les trajectoires, notamment après un gros raté de la défense et de Wiliam Saliba à la 85e minute.
Mais l’arrière-garde française a été globalement solide et c’est l’autre point positif à retenir. Saliba, titularisé en défense centrale au détriment d’Ibrahima Konaté, a bien tenu son poste, malgré cette grosse alerte, et a formé une charnière efficace avec Dayot Upamecano pour éteindre les velléités offensives des Autrichiens, qui ont poussé en seconde période pour égaliser.
Mais heureusement pour la France, les attaquants adverses n’étaient pas assez forts pour inquiéter plus que nécessaire les défenseurs français. Ce sera une autre musique vendredi à Leipzig où les Pays-Bas feront obstacle aux Bleus pour le choc du groupe D. Il faudra certainement montrer un autre visage pour arracher le ticket pour les 8es de finale.