Worthy de Jong a peut-être montré la voie. On peut avoir été international en 5×5, le Saint Graal pour la plupart des basketteurs de tous les pays, et vivre sa meilleure vie en 3×3. Le Néerlandais est devenu l’un des meilleurs joueurs de la discipline depuis qu’il a fait la transition. Il l’a montré en marquant les deux paniers à un point qui ont permis aux Pays-Bas d’arracher une prolongation, puis en inscrivant un deux-points sublimement pur, sans toucher le filet, qui a offert le titre à son pays, l’un de ceux qui misent sur cette discipline émergente.
On n’attendait pas la France à ce niveau. Sa médaille d’argent, la première aux JO pour le basket français en 3×3, est une délicieuse surprise, surtout si l’on se souvient de la période très difficile qu’elle a traversée lors de la phase préliminaire (quatre défaites de suite). Elle a un goût magnifique, celui de la combativité, même s’il reste un peu d’amertume au fond de la bouche. Car les Bleus, avant que De Jong ne retourne la situation, croyaient avoir fait le plus dur en parvenant à imposer leur jeu face à une équipe extrêmement physique.
La conclusion d’une semaine magnifique
Les Bleus pourront toujours regretter leur manque de technique initial. Ils verront longtemps cette dernière prière lancée par Timothé Vergiat à la fin du temps réglementaire rebondir au fond du cercle. Mais leur finale fut globalement réussie avec un score réparti (les quatre joueurs entre 3 et 5 points), signe d’équipes qui font de la solidarité leur jeu de base. Le problème, c’est qu’il s’agissait de 3×3, ce sport imprévisible, interdit aux cardiaques, qui nécessite un bon cardio – et à l’époque les Bleus s’étaient très bien préparés.
Il faut espérer que la prestation de Franck Seguela et de son équipe soit annonciatrice d’un avenir plus radieux, cela vaudrait mieux que de verser des larmes éternelles sur cet or qui leur a glissé des mains au dernier moment. D’autant que ce match concluait une semaine magnifique pour le 3×3, qui ne s’est pas démarquée dans le concert vertigineux des JO de Paris, offrant un cadre resplendissant et une ambiance électrique. Cela ne vaut pas de l’or, mais que cela se termine avec une médaille autour du cou des joueurs du pays hôte, c’est beau.