La France peut tenir son objectif d’un déficit public de 5,1% du PIB en 2024 et de 3% en 2027, assure Bruno Le Maire
Le ministre démissionnaire de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, a jugé lundi que la France pourrait tenir son objectif d’un déficit public de 5,1% du PIB en 2024 et de 3% en 2027, alors que la trajectoire budgétaire est menacée de dérapage.
« Nous pouvons et devons maintenir notre déficit à 5,1% en 2024, et c’est tout à fait à notre portée »a assuré M. Le Maire devant la commission des finances de l’Assemblée nationale, et ce, malgré « des recettes fiscales (qui) pourraient être inférieures aux prévisions » Cette année.
« Nous pouvons et devons maintenir nos 3% en 2027. Ce n’est qu’une question de choix politiques »a ajouté le ministre à propos de ce seuil maximum fixé par les règles budgétaires européennes.
Bruno Le Maire avait annoncé 25 milliards d’euros d’économies d’ici 2024, mais seulement 10 milliards ont été mis en œuvre avant les législatives anticipées, via des annulations de crédits.
Après un déficit public descendu à 5,5% en 2023, une note du Trésor communiquée aux parlementaires début septembre par le ministère de l’Economie et des Finances indiquait un possible nouveau dérapage à 5,6% en 2024 sans mesures supplémentaires, l’attribuant à une poussée inattendue des dépenses des collectivités locales et à des recettes fiscales décevantes.
Le déficit pourrait atteindre 6,2% en 2025 à politique inchangée, selon ce document daté de juillet et consulté par l’AFP. Il souligne également que« un retour du déficit sous les 3% d’ici 2027 »comme prévu dans la trajectoire pluriannuelle des finances publiques transmise par la France à Bruxelles au printemps, « Cela permettrait d’économiser environ 110 milliards d’ici 2027 ».
« La situation des finances publiques (…) est le premier défi que devra relever le gouvernement de Michel Barnier »nommé Premier ministre jeudi, a indiqué Bruno Le Maire. « C’est le défi le plus urgent. C’est le défi le plus difficile. C’est le défi le plus politique. C’est le défi dont tout dépend, car rien n’est possible sans des finances publiques bien gérées. »il a insisté.
« Cela nécessite des choix clairs »comme annuler « à part » des 16,5 milliards d’euros de crédits gelés à titre préventif par le gouvernement, a-t-il recommandé. « ces choix ne sont pas les miens »a déclaré le ministre à l’occasion de son départ après sept ans à la tête de Bercy.
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