« La France ne veut pas reconnaître qu’on parle d’un territoire à décoloniser », regrette l’avocat du FLNKS

« La France ne veut pas reconnaître qu’il s’agit d’un territoire à décoloniser »a déclaré vendredi 17 mai sur franceinfo François Roux, avocat honoraire du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), à propos de la situation en Nouvelle-Calédonie, toujours en état d’urgence après plusieurs nuits de violences en raison de la réforme constitutionnelle souhaitée par le gouvernement. .

« Je suis dévasté, j’ai l’impression de revivre les années noires de la Nouvelle-Calédonie »dit l’avocat. « Je suis dévasté par la gestion de cette crise »poursuit-il en dénonçant l’envoi de plusieurs centaines de forces de l’ordre sur place, « une pacification à l’algérienne » selon lui. « Pour qu’il y ait médiation, il faut que chaque partie puisse désigner son médiateur ».

« Grâce à la Calédonie et à ses territoires d’outre-mer, la France est la deuxième puissance maritime du monde, c’est aussi ça l’enjeu »a-t-il estimé. « La Calédonie est une terre colonisée. Comment décoloniser ? Par les Nations Unies, par le droit international. Dépassons le cadre franco-français »il a plaidé.

« Les Kanaks n’ont jamais dit que s’ils devenaient indépendants, ils seraient totalement indépendants de la France »a ajouté François Roux. « Œuvrons pour que la décolonisation se fasse dans le calme et que tous ceux qui veulent rester en Nouvelle-Calédonie, et qui ont souvent apporté beaucoup de bien, restent sur ce territoire. Un destin commun est tout à fait possible. ».