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La France manque cruellement d’abris et de bunkers

La France manque cruellement d’abris et de bunkers

En cas d’attaque nucléaire, la France ne dispose ni des infrastructures ni des plans nécessaires pour protéger sa population. Contrairement à d’autres pays européens, il s’appuie uniquement sur une stratégie de dissuasion, exposant des millions de citoyens à une menace toujours plus tangible.

Dissuasion nucléaire : un pari trop risqué comme seule défense

Depuis les années 1960, la France s’appuie sur sa stratégie de dissuasion nucléaire pour prévenir tout conflit majeur. Ce système s’appuie sur les Forces aériennes stratégiques (FAS) et les sous-marins nucléaires lance-missiles (SNLE). Cependant, cette approche a ses limites.
Selon Jean-Marie Collin, expert contre la prolifération nucléaire et directeur de l’Ican, « la dissuasion ne garantit rien contre un dirigeant prêt à utiliser l’arme nucléaire « . Les dernières démonstrations de force de la Russie, notamment avec ses missiles balistiques, montrent que la menace est bien réelle. Mais en cas d’attaque, les autorités françaises n’ont pas de plan B, un fait reconnu publiquement par Elisabeth Borne en 2023, alors Premier ministre français.

Contrairement à des pays comme la Suisse ou l’Allemagne, la France dispose d’une capacité d’hébergement dérisoire. Avec seulement 1 000 ouvrages recensés en 2017, dont 600 à usage militaire, moins de 4% de la population a pu trouver refuge.
Les infrastructures civiles, héritées pour la plupart de la guerre froide, sont insuffisantes et souvent abandonnées. En Allemagne, un inventaire numérique des refuges est en cours pour améliorer la situation, mais en France, aucune initiative similaire n’a vu le jour.
Le sénateur Olivier Paccaud dénonce une « faiblesse importante », rappelant que d’autres pays, comme la Norvège et la Finlande, peuvent protéger l’ensemble de leur population.

Survivre à une attaque : un mythe bien entretenu

Même pour les quelques chanceux disposant d’un bunker privé, la survie à long terme reste très improbable. La persistance de la radioactivité rendrait toute sortie fataleselon Abraham Behar, président de l’Association des médecins pour la prévention de la guerre nucléaire. De plus, les survivants seraient confrontés à une destruction totale de l’ordre social. Stocker suffisamment de nourriture et d’eau pour des mois de confinement est une solution réservée à une élite riche (et encore), incapable de sauver la majorité des citoyens.

Pour éviter le pire, plusieurs experts appellent à un réarmement de la stratégie civile française. Investir dans des refuges accessibles et renforcer l’éducation du public sur les risques pourraient être des mesures qui sauveraient des vies.. Cependant, le financement de telles infrastructures reste un défi colossal. Selon Jean-Marie Collin, construire des abris pour 70 millions de personnes est un rêve irréalisable. La seule alternative durable serait donc le désarmement nucléaire, solution prônée par les organisations internationales, mais difficilement envisageable dans le contexte géopolitique actuel.

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