La France lance la répression en Nouvelle-Calédonie alors que des émeutes meurtrières font rage – POLITICO
Un convoi de véhicules blindés et d’engins de chantier lourds a été expédié de la capitale, l’AFP rapportant que des militants tenaient toujours des barrages routiers de fortune dimanche midi, heure locale. Au moins 230 personnes ont été arrêtées et Louis Le Franc, haut-commissaire de Nouvelle-Calédonie, a depuis déclaré que la route était sous contrôle gouvernemental.
L’état d’urgence a été déclaré mercredi en Nouvelle-Calédonie, après d’importants affrontements entre manifestants et forces de l’ordre qui ont fait six morts. Des magasins, des voitures et des bâtiments gouvernementaux ont été incendiés lors des troubles qui ont éclaté après que les députés français ont voté des modifications constitutionnelles qui permettraient à tous les habitants de l’archipel de voter aux élections locales. De nombreux autochtones kanak de l’île craignent que cette décision marginalise leurs voix et sape les efforts visant à obtenir l’indépendance de Paris.
Le général de gendarmerie locale, Nicolas Matthéos, a ordonné aux manifestants de se retirer. « Nous allons gagner ces combats », a-t-il déclaré. « Si les émeutiers résistent, ils prendront beaucoup de risques. Alors, je les invite à arrêter les affrontements, les hostilités avec les policiers et les gendarmes », a prévenu Matthéos.
La France a accusé l’Azerbaïdjan et la Russie d’avoir attisé les troubles en Nouvelle-Calédonie, un responsable du renseignement ayant déclaré à POLITICO que des activités émanant d’États hostiles avaient été détectées « depuis des semaines, voire quelques mois ». Ils soutiennent le discours selon lequel la France est un État colonialiste.»
La Nouvelle-Calédonie, nommée par l’explorateur britannique James Cook en 1774, a été conquise par la France en 1853. Depuis lors, le développement est loin derrière la plupart des autres États français, et les dirigeants de la communauté kanak se disent confrontés à la discrimination et au sous-investissement chronique.
Cependant, une série de référendums sur l’indépendance n’ont pas réussi à démontrer un soutien significatif en faveur d’une rupture avec Paris. Un vote de 2021 – boycotté par une grande partie de la communauté kanak – a donné une majorité de 96,5 % pour le maintien du territoire français. Cependant, un référendum de 2020 a révélé que près de 47 % de la population souhaitait former un pays indépendant.