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La France exhorte Bruxelles à sauver le secteur

L’industrie automobile française et européenne est en crise. Et la France compte sur Bruxelles pour la défendre et la relancer. Le secteur était au cœur des débats du « conseil compétitivité » de l’UE qui se tenait ce jeudi dans la capitale belge. Cette réunion, qui a réuni Marc Ferracci, le ministre de l’Industrie, et ses homologues européens, n’a certainement pas abouti à un texte commun. Mais la France estime que son idée d’un « plan d’urgence » car l’automobile est désormais largement admise. « Ce plan a reçu une assez large approbation »s’est félicité Marc Ferracci après avoir quitté le conseil.

Le ministre fait campagne pour que les constructeurs automobiles « qui ont fait des efforts pour développer la voiture électrique » ne sera pas soumis à des amendes l’année prochaine. La réglementation européenne prévoit des sanctions si les ventes de véhicules à batterie ne sont pas au rendez-vous. « Nous avons demandé une adaptation ciblée du cadre européen pour que les amendes dues pour l’année 2025 ne soient pas payées »indique le ministère de l’Industrie. Il rappelle que la France reste attachée à l’objectif d’une interdiction de vente de véhicules thermiques en 2035. Marc Ferracci souhaite également que l’UE soutienne davantage la demande de voitures électriques, notamment via des mesures pour accélérer le verdissement. flottes d’entreprise.

Un « travail de conviction »

Ses services considèrent que le « un travail de conviction » de la France avec les autres pays a porté ses fruits. « Dans la dernière ligne droite du conseil compétitivité, nous avons reçu des expressions favorables de l’Italie, de l’Allemagne, de l’Autriche, de la Bulgarie, de la Pologne, de la Roumanie et de la Slovaquie.indique le ministère de l’Industrie. Même si la Suède a indiqué qu’elle était opposée à toute modification des règles, elle était tout à fait favorable au soutien de la demande. »

De toute évidence, la position française est désormais « majorité » sur le Vieux Continent, le ministère se réjouit. Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, en a, il est vrai, pris bonne note. Ce mercredi, elle a promis devant le Parlement un « dialogue stratégique » sur l’avenir de l’automobile. La présidente de la commission a également indiqué qu’elle dirigerait « se » ces échanges.

Bruxelles revoit sa position

La Commission européenne affirme clairement que c’est désormais ouvert au débat. Ce n’était pas le cas il y a un mois et demi, lorsque la France annonçait au Mondial de l’Automobile de Paris sa ferme opposition aux amendes imposées aux constructeurs automobiles. À l’époque, un porte-parole de l’UE avait immédiatement déclaré qu’il ne s’agissait pas « pas le moment » de rouvrir ces discussions. L’avalanche de plans sociaux à laquelle est confrontée l’industrie automobile a également convaincu Bruxelles de revoir sa position.

La balle est désormais dans le camp de la Commission européenne. Ses propositions pour sortir l’industrie automobile de la crise sont très attendues. Bercy espère « une communication » d’ici la fin de l’année. Et pas plus tard. Si l’épée de Damoclès des amendes demeure en 2025, cela ne sera pas sans conséquences pour les constructeurs automobiles. Au Mondial de l’Automobile de Paris, Luca de Meo, le patron de Renault, a indiqué qu’il n’aurait alors d’autre choix que d’intégrer cette perspective dans son budget 2025, via « dispositions ». « Vous prenez de l’argent, vous le mettez au réfrigérateur et vous ne le mettez pas dans le commerce »il s’est énervé. Bercy, de son côté, promet de « continuer à se mobiliser » à Bruxelles.