La France et l’Europe « pilonnées par la propagande » de la Russie, selon le ministre Jean-Noël Barrot
Ce n’est pas nouveau, mais cela donne quand même des frissons. La propagande russe est effectivement présente sur le sol français, mais aussi sur le sol européen, a alerté le ministre français chargé de l’Europe Jean-Noël Barrot, dans un entretien samedi sur le site du quotidien Ouest-France. « Nous sommes bombardés par la propagande de la Russie de Vladimir Poutine et de ses courroies de transmission », s’inquiète Jean-Noël Barrot dans cet entretien.
« Il ne se passe pas une semaine sans que la France ne soit la cible de manœuvres coordonnées et délibérées visant à perturber le débat public et à s’immiscer dans la campagne pour les élections européennes », ajoute-t-il. Plusieurs cas récents sont cités : « le détournement du site internet du ministère des Armées pour un appel fictif à 200 000 hommes pour aller combattre en Ukraine » ou encore « celui du ministère de l’Intérieur pour l’annonce fictive d’un durcissement des Il évoque également des campagnes de fake news sur la reprise de la tuberculose en France ou encore une « prétendue vague d’annulations de nuits d’hôtel en raison du contexte sécuritaire ».
Un risque d’intensification des campagnes de désinformation
Interrogé sur la possibilité que ces campagnes influencent les résultats de l’élection, Jean-Noël Barrot estime que « le risque est avéré » et rappelle que la France, l’Allemagne et la Pologne se sont mises d’accord sur un mécanisme d’alerte coordonné « pour faire front commun ». Bruxelles met régulièrement en garde contre les risques d’une intensification des campagnes de désinformation de la Russie à l’approche des élections européennes, visant à influencer les résultats du vote et à affaiblir le soutien occidental à l’Ukraine dans la guerre déclenchée par Moscou.
Fin mars, Prague a révélé la découverte par les services de renseignement tchèques d’un réseau orchestré par Moscou qui diffusait, via le site Voice of Europe, une propagande pro-russe sur l’Ukraine. La Belgique avait alors indiqué que, selon ses services, des députés européens « avaient reçu de l’argent » dans ce cadre pour relayer des messages en provenance de Russie. L’affaire a conduit la justice belge à ouvrir une enquête.