La France et les fantômes du califat sur M6

Ils n’ont pas encore 10 ans, mais pointent déjà leur doigt vers le ciel. Un geste d’allégeance à Daesh que les mères continuent, malgré la débâcle de l’État islamique en 2019, pour enseigner à leurs enfants. Dans ce même esprit de confusion qui a causé tant de mal aux fils et aux filles de djihadistes qui sont partis pour la Syrie … après ceux de « Envoy spécial », les équipes « Enquête exclusive », dirigée par le journaliste Charles Comiti, ont visité ROJ, dans le nord-est de la Syrie. Un camp gardé par les forces kurdes, où vivent des dizaines de milliers de familles dans l’ancien califat.

Régulièrement, des armes ou des caches, destinés à soustraire les garçons des centres de déradicalisation, y sont découverts par des gardes, qui examinent aujourd’hui l’évolution du pouvoir syrien, entre les mains d’une coalition qui, si elle a nié le djihadisme, conserve un ADN islamiste. Daesh n’a pas non plus disparu de la carte. Certains de ses éléments dispersés errent dans le Badiya, les zones désertiques du centre et de l’est. Mais le nouveau pouvoir cherche à les éliminer pour éviter d’éventuelles attaques terroristes.

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Dilemme douloureux

En plus de cet inventaire politique instructif, accompagné de rares images de patrouilles kurdes, M6 regarde le cas des jeunes français qui ont rendu comptable avec un passé qu’ils n’ont pas choisi. Ces fantômes du califat, qui sont appelés Hamza et Youssef, par exemple, en direct coupé du monde, condamnés à boucler des caricatures pour éviter les influences externes.

«  » Mais je sais que mon pays ne va pas m’abandonner »»veut croire l’un d’eux. Le fils du sinistre djihadiste Fabien Clain jure qu’il ne ressemble pas à son père. «  » Pourquoi, pourquoi as-tu fait ça ? »»Il a fait semblant de demander à cet homme, décédé en 2019, qui était le mentor de Mohammed Merah. Mais les Kurdes craignent de s’exposer au Taqîya, cette duplicité stratégique, pilier du djihadisme contemporain.

L’hexagone est confronté à un dilemme douloureux: laisser les innocents possibles en Syrie sont saisissants ou prennent le risque d’apporter «  » Bombes retardées « , Pour citer une expression de l’ex-procutrice de la République François Molins, qui avait suscité de nombreuses réactions, en 2018. Le magazine aurait également pu rappeler qu’à l’été 2022, le pays a mis fin à la politique de « cas par cas », qui avait eu lui a valu une condamnation des corps internationaux. Plus de 300 mineurs ont été rapatriés ces dernières années.

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Les femmes de djihadistes sont retournées en Europe, elles répondent à leurs actes devant les tribunaux. Ce qui ne semble pas avoir peur de Cassandra Bodart, qui donnerait cher pour quitter ce camp étouffant et rentrer à la maison. Cette citoyenne belge, la plafonnement sur la tête sur la tête, se fait des doigts pour avoir, à 18 ans, suivi son mari dans sa folie en Syrie. «  » Ce qui m’a le plus choqué, c’est la lapidation d’une femme qui avait fait la fornication (sic). Mon mari m’a ramené là-bas pour me couper le désir d’une tromperie. Pour une fois, ça a fonctionné »»dit-elle. Ponctuer ses paroles avec un rire qui trahit, utiliser un euphémisme doux, une franchise déroutante.